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Un guérillero négociera-t-il la libération d’Ingrid ?

AgirpourIngrid.com - Paris - 16/06/08
Le cours du week-end passé a été émaillé de l’annonce d’une information selon laquelle un guérillero des FARC aurait pris contact avec le gouvernement colombien et monnayerait - au moins - son amnistie contre la libération de plusieurs otages, dont Ingrid Betancourt, aux dires du président colombien Alvaro Uribe.
Le Comité de soutien serait le premier à se réjouir de la libération d’Ingrid Betancourt et d’autres otages des FARC, certains étant parfois privés de liberté depuis plus de onze ans. Toutefois, compte tenu d’une situation où le plus grand flou préside aux apparentes certitudes, nous tenons à entourer cette annonce de la plus grande prudence.
Nous avons connu trop d’effets d’annonce suivis de désillusions douloureuses : nous ne nous laisserons pas guider par la démesure d’un espoir dont nous ignorons le moindre détail des fondements.
D’autre part, nous demandons solennellement au président colombien Alvaro Uribe et à ses services, de se mettre en contact au plus vite avec la famille d’Ingrid Betancourt qui ignore tout de ce qui se jouerait. Il est fondamental que la famille d’Ingrid Betancourt soit la première informée de la moindre avancée, non pas qu’elle le soit par déclaration médiatique interposée. Il s’agit là d’un droit pour sa famille comme d’un devoir pour le président colombien.
2.300 jours de prise d’otage pour Ingrid Betancourt : Où en sommes-nous ?

Mercredi 11 juin 2008, cela faisait 2.300 jours qu’Ingrid Betancourt était otage des FARC. Avec elle, 39 autres êtres humains voient leurs libertés les plus élémentaires bafouées, jour après jour, parfois depuis plus de 11 ans.
Ce cap supplémentaire est une véritable chape de plomb, lourde d’inquiétudes et d’incertitudes. Depuis 2.300 jours, nous n’avons pas cessé de guetter l’espoir, de nous battre pour le faire triompher. Si la libération de six otages entre janvier et février a été un soulagement et un succès, il n’en est pas moins vrai que cette attente accablante nous rappelle chacune de nos désillusions.
Pourtant aujourd’hui, nous voulons croire que les temps vont changer.
Les FARC ont connu un changement de forme : ils doivent à présent procéder à une évolution de fond indispensable, liée au passage de relais entre deux générations de dirigeants, l’une issue du monde paysan et l’autre originaire de la sphère urbaine. Ainsi, nous espérons que la première des évolutions notoires sera l’échelle de perception du temps de la guérilla, dont idéalement la conséquence serait une accélération de son processus de décision.
Pour le moment, il n’en est rien. Alfonso Cano qui a pris la tête des FARC, suite à la mort de Manuel Marulanda, n’a pas dit le moindre mot depuis deux mois et demi. Nous voulons croire que ce silence assourdissant cessera et qu’Alfonso Cano sortira très vite de son statut de chef fantôme.
Actuellement, une action terroriste ou militaire des FARC ressemblerait à un acte kamikaze. En revanche, la libération des otages s’inscrirait dans le cadre d’une action politique propice à la volonté de reconnaissance de belligérance des FARC.
Dans cette situation, il nous semble important qu’un maximum d’acteurs puisse accompagner les efforts en vue de la libération des otages. La France, le Venezuela et l’Equateur ont démontré leur capacité à obtenir des résultats concrets, qu’il s’agisse des preuves de vie ou des libérations d’otages : il est essentiel qu’ils puissent poursuivre leur travail aussi actif qu’efficace.
Enfin, alors que les 2.300 jours de prise d’otage d’Ingrid Betancourt vont être atteints, l’ex-otage Luis Eladio Pérez a annoncé que les FARC pourraient procéder à des libérations d’otages, « je l’espère, cette semaine », a-t-il déclaré à la W Radio colombienne. Pour nous, l’espoir reste grand puisque les FARC savent que leur futur proche est plus que jamais lié à la libération des otages.
Scandale en Bulgarie
La Bulgarie, pays le plus pauvre d’Europe, détient un triste record : celui du nombre d’enfants
placés en institutions. Orphelins ou abandonnés, ils sont les invisibles d’une société hantée par son passé communiste. Les handicapés ont les conditions de vie les plus dures. Envoyé
spécial a voulu faire la lumière sur ces "petits fantômes". Relégués dans des villages reculés, les enfants vivent reclus, mais avec tout le confort matériel. Les chambres sont chauffées,
les murs ont été repeints et ni la nourriture ni les jouets ne manquent. Comment expliquer alors ces inquiétants chiffres de mortalité ? Envoyé spécial a enquêté sur certaines de ces
disparitions. Livrés à eux-mêmes, privés de stimulation et d’affection les enfants se laissent mourir sans que les adultes ne s’émeuvent. Au cimetière, ils sont enterrés à la sauvette, dans
un carré réservé. Hristo, le vieux fossoyeur, qui pourtant en a vu d’autres, n’arrive pas à retenir ses larmes. La Bulgarie post-communiste réserve le pire et le meilleur, comme chez
Bistra, une directrice particulièrement dynamique, qui a réussi à créer un îlot d’humanité dans sa propre institution. Ses petits pensionnaires ont de la chance, et ça se voit. Quelques
mois après leur arrivée, certains enfants rachitiques se remettent à grandir… Que faire pour ces "petits fantômes" ? La Bulgarie est entrée dans l’Union Européenne le 1er janvier 2007,
mais Bruxelles n’avait pas posé comme condition, comme ce fut fait avec la Roumanie voisine, d’améliorer les conditions de vie dans les institutions… France 2 |
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Hilary C :

Le 4 juin 1989 : un sujet toujours interdit dans la presse et sur Internet
Le 4 juin 1989 : un sujet toujours interdit dans la presse et sur Internet
A l’occasion du 19e anniversaire du massacre de la place Tiananmen, le 4 juin 1989, Reporters sans frontières demande, une fois encore, la libération des quatre journalistes et cyberdissidents emprisonnés pour avoir pris position sur cet événement tabou en Chine populaire. L’organisation déplore la censure implacable qui subsiste sur ce massacre qui a coûté la vie à au moins deux mille étudiants et ouvriers chinois. Il est strictement interdit à tous les médias chinois de parler de cet événement majeur dans l’histoire de la Chine contemporaine.
"A deux mois des Jeux olympiques, les autorités chinoises tentent de faire oublier ce qui s’est passé le 4 juin 1989 sur la place Tiananmen. Mais les épreuves sportives et les festivités qui auront lieu en août sur la place centrale de Pékin ne pourront effacer cette page sombre de l’histoire de la Chine. Il est déplorable que depuis 19 ans, le Parti communiste chinois s’emploie à faire disparaître la mémoire du Printemps de Pékin par la censure et la répression", a déclaré l’organisation.
"Alors que le Comité exécutif du Comité international olympique se réunit le 4 juin à Athènes, en Grèce, nous demandons à Jacques Rogge de prendre position en faveur de la libération des prisonniers d’opinion avant le début des JO, notamment celle du journaliste Shi Tao, condamné à dix ans de prison pour avoir envoyé un e-mail sur les événements de Tiananmen", a ajouté Reporters sans frontières qui a tenu, le 30 mai 2008, une conférence de presse à Athènes.
En avril dernier, Reporters sans frontières a révélé que, dans un mémo confidentiel, le CIO justifiait la tenue d’une cérémonie en honneur de la flamme sur la place Tiananmen, par le fait qu’il s’agit de l’une des "plus fameuses places publiques du monde". Le CIO se déchargeait sur les organisateurs pékinois concernant la décision d’en avoir fait le point de départ du marathon. "Le CIO est une organisation sportive. Il n’est pas approprié pour nous de condamner l’utilisation de sites qui ont une signification historique et politique", indiquait ce document.
Le 4 juin 1989, les chars de l’armée chinoise écrasaient la révolte étudiante de Pékin et les autorités lançaient une vague de répression qui a conduit à des milliers d’arrestations. Selon Human Rights Watch, au moins 130 personnes sont toujours emprisonnées pour avoir participé à la révolte étudiante.
Les internautes chinois sont empêchés de s’informer librement sur ce qui s’est passé le 4 juin 1989 à Pékin et dans d’autres villes du pays. Ainsi la recherche "Liu Si", abréviation de 4 juin en chinois, est totalement infructueuse sur les moteurs Baidu et Sohu. La connexion au site est systématiquement relancée. Sur Sina et Google.cn, la grande majorité des résultats ne traitent pas des événements sanglants de 1989 mais de la place Tiananmen comme lieu historique. Et les liens vers des articles explicites sur le 4 juin 1989 sont bloqués. Quand l’internaute clique sur ces liens, la connexion est de nouveau réinitialisée.
Aucune mention du 4 juin n’est autorisée dans la presse sans l’aval du gouvernement. En juin 2007, plusieurs responsables de la rédaction du journal Chengdu Wanbao avaient été renvoyés pour avoir laissé publier une publicité d’une ligne rendant hommage aux mères courageuses du 4 juin, en référence aux mères des victimes de la place Tiananmen qui défendent la mémoire de leurs enfants.
Parmi les journalistes et cyberdissidents emprisonnés en raison de leurs prises de position sur le 4 juin, figure Shi Tao du quotidien Dangdai Shang Bao (Les Nouvelles du commerce contemporain), reconnu coupable, le 30 avril 2005, de "divulgation illégale de secrets d’Etat à l’étranger". Le journaliste a envoyé à un ami, basé à l’étranger, une note interne transmise à sa rédaction qui mettait en garde les journalistes contre les dangers d’une déstabilisation sociale et les risques liés au retour de certains dissidents à l’occasion de l’anniversaire du massacre de la place Tiananmen. Shi Tao a reconnu avoir envoyé ce document par e-mail mais a contesté son caractère secret. Le journaliste est incarcéré dans un centre de détention de Changsha depuis son arrestation, le 24 novembre 2004, à Taiyuan (Nord-Est). Il est forcé de travailler.
A la veille de l’anniversaire du massacre, l’Agence France-Presse a constaté une présence accrue de la police sur la place Tiananmen. La surveillance a également été renforcée devant les domiciles de plusieurs dissidents. L’un d’entre eux, Chen Xi, a été empêché de prendre l’avion à Guiyang (Guizhou) pour Pékin où il avait prévu de se rendre afin de participer à un mouvement de solidarité pour les victimes. "Je n’ai pas pu me rendre à Pékin, mais j’agirai tout de même à distance, pour marquer notre désapprobation vis-à-vis de l’Etat", a-t-il indiqué au site Boxun. Il prévoit d’organiser un rassemblement silencieux ainsi que des actions commémoratives sur Internet.
Le même article de Boxun signale la surveillance rapprochée de Qi Zhiyong depuis une vingtaine de jours. Celui-ci a perdu une jambe pendant la répression.
Ding Zilin, la mère de l’une des victimes du massacre a, quant à elle, adressé une lettre ouverte aux autorités, publiée sur le site des Mères de Tiananmen : www.tiananmenmother.org, réclamant la mise en berne du drapeau national pour honorer la mémoire des victimes des événements de juin 1989, comme cela a été fait récemment pour les victimes du tremblement de terre.
A l’occasion de cet anniversaire du massacre de la place Tiananmen, Reporters sans frontières demande aux autorités chinoises :
- de libérer les 31 journalistes et 48 cyberdissidents et internautes actuellement emprisonnés ;
- d’abolir la censure dans la presse et sur Internet à propos des évènements du 4 juin 1989 ;
- de mettre fin au harcèlement et aux mesures vexatoires (mises en résidence surveillée, filatures, écoutes téléphoniques...) à l’encontre des journalistes ayant participé au "Printemps de
Pékin" ;
- d’autoriser les journalistes et dissidents exilés à rentrer en Chine en toute sécurité ;
- de permettre à la presse chinoise et internationale de rendre compte sans entraves des activités des groupes dissidents.

Birmanie: des sinistrés du cyclone chassés de leurs abris selon des ONG
Des organisations non gouvernementales ont accusé samedi la junte birmane de forcer des survivants du cyclone Nargis à quitter les refuges provisoires et à retourner dans leurs villages dévastés, quatre semaines après la catastrophe qui a fait 2,4 millions de sinistrés.
Dans le même temps, le secrétaire américain à la Défense Robert Gates a fustigé l'"obstruction" opposée par la junte à l'aide internationale, affirmant que cette attitude avait coûté "des dizaines de milliers de vies".
Depuis deux semaines, des sans-abri réfugiés dans des écoles et des monastères bouddhistes ont raconté à l'AFP que les autorités essayaient de les forcer à quitter les lieux, même s'ils n'avaient nulle part où se loger.
Samedi, l'organisation de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch (HRW) a affirmé que les militaires avaient commencé à chasser les rescapés des dizaines de camps de tentes dressés par
les autorités après le cyclone, les laissant livrés à eux-mêmes dans les campagnes ravagées par la catastrophe.
Le cyclone Nargis, qui s'est abattu le 2 et 3 mai sur le sud de la Birmanie, a fait au moins 133.600 morts et disparus et 2,4 millions de sinistrés, selon un bilan officiel. Dans le delta de l'Irrawaddy, la région la plus affectée, les autorités birmanes estiment que 95% des bâtiments ont été détruits et que plusieurs villages isolés ont été rayés de la carte.
Après avoir longuement empêché l'accès des organisations humanitaires étrangères au delta, la junte a suggéré vendredi aux victimes du cyclone, via la presse officielle, de rentrer chez elles et de chercher à se nourrir par leurs propres moyens, notamment en attrappant poissons et grenouilles.
"Faute d'abris, d'aliments et d'eau potable, la suggestion du gouvernement revient à envoyer les gens à la mort et risque d'accroître l'ampleur du désastre", s'est indigné le directeur de HRW pour l'Asie, Brad Adams.
Les Nations unies ont indiqué qu'elles n'étaient pas en mesure de confirmer les évictions de réfugiés, mais qu'elles s'opposaient par principe à tout déplacement forcé de populations.
"Il ne s'agit pas seulement de renvoyer les gens dans leurs villages. Il s'agit aussi de leur venir en aide", a déclaré un haut responsable humanitaire de l'ONU à Bangkok, Terje Skavdal.
Plus tôt cette semaine, l'ONU avait estimé que près de 40% des sinistrés n'avaient pas eu accès à l'aide internationale.
La directrice exécutive du Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies, Josette Sheeran, s'est rendue samedi en Birmanie pour inspecter les opérations humanitaires en cours.
Le régime birman a annoncé samedi dans les médias officiels qu'un nouvel organisme de coordination des secours, qui comprend des représentants de l'ONU et de pays d'Asie du sud-est, avait commencé à fonctionner.
Même si elle a finalement commencé à ouvrir le delta de l'Irrawaddy aux humanitaires étrangers, la junte birmane a refusé catégoriquement que l'aide soit apportée par des navires militaires étrangers. Un bâtiment français, Le Mistral, a ainsi dû décharger sa cargaison humanitaire en Thaïlande. Des navires américains et britannique ont également été empêchés d'accoster.
Cette obstruction a coûté "des dizaines de milliers de vies", a dénoncé samedi le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates.
"Nous avons tendu la main, ils ont gardé les leurs dans leurs poches", a-t-il déclaré lors d'une conférence à Singapour. Mais "malgré ces obstructions nous continuons à aider la Birmanie et restons engagés à fournir plus", a-t-il ajouté.
Le refus d'accueillir des navires militaires étrangers est "la réaction d'un régime qui craint par nature l'influence étrangère. On a fait ce qu'on a pu", a déclaré pour sa part à l'AFP le ministre français de la Défense, Hervé Morin, lors d'une visite à Bangkok.
Jusqu'ou ira la Chine ?
La Chine, malgré son ouverture à l’économie de marché, demeure une dictature : exécutant ses opposants en place publique (10 000 exécutions par an selon Amnesty International), pratiquant la torture, l’enfermement arbitraire (250 000 personnes selon A.I.), la répression dans le sang (Tien An Men 1989) et la persécution du peuple tibetain. Mais ces atteintes aux droits de l’Homme ne sont pas une incitation à la violence et au racisme .

La répression au Tibet se déroule toujours à huis clos. Les rares informations sont celles diffusées par des médias en tibétain basés à l’étranger ou par des organisations protibétaines. Ainsi, Radio Free Asia a affirmé, le 28 mai, qu’un Tibétain, Nyima Drakpa, avait été arrêté mi-avril dans la province du Sichuan pour avoir donné des informations à des journalistes basés hors de Chine.
Par ailleurs, Reporters sans frontières dénonce le harcèlement dont sont victimes les Chinois qui prennent position en faveur des Tibétains. Après les sanctions début mai contre l’éditorialiste Chang Ping, deux avocats, Teng Biao et Jiang Tianyong, viennent de se voir refuser le renouvellement de leurs licence professionnelle pour avoir signé en avril une lettre ouverte demandant que les Tibétains arrêtés puissent bénéficier de l’assistance juridique prévue par la loi chinoise.
De même, la blogueuse et intellectuelle tibétaine Tsering Woeser est victime de menaces et de piratage informatique en raison de ses articles sur la situation au Tibet. Le 27 mai, son blog et son compte Skype (téléphonie via Internet) ont été piratés. "Mon mot de passe a été changé et je ne peux plus me connecter à mon compte. D’après ce que je sais, le hacker est déjà en relation avec certains de mes contacts, ce qui les place dans une situation aussi dangereuse que la mienne", a-t-elle confié à Reporters sans frontières.
Qui osera dire stop à la Chine ?
Birmanie l'autre pays des droits de l'Homme !
La junte militaire au pouvoir en Birmanie a accusé jeudi le parti de l'opposante Aung San Suu Kyi de pousser les survivants du cyclone à l'émeute, et a subitement annoncé l'entrée en vigueur de la nouvelle Constitution rédigée sous son contrôle.
Près de quatre semaines après le passage du cyclone Nargis qui a fait officiellement plus de 133.600 morts et disparus, la majorité des 2,4 millions de sinistrés n'a, selon l'ONU, encore eu accès à aucune aide internationale.
Dans un virulent éditorial, le quotidien officiel New Light of Myanmar a accusé la Ligue nationale pour la démocratie (LND) de Mme Suu Kyi d'encourager les survivants à la violence.
"La LND essaye d'exploiter la situation politiquement au lieu de coopérer avec la population", a affirmé le journal de la junte.
"La LND essaye d'attiser le mécontentement des victimes et les problèmes, pour que la colère du public dégénère en émeutes", a ajouté le quotidien en fustigeant "l'égoïsme et le manque de scrupules" du parti d'opposition.
Cette nouvelle attaque contre les partisans de Mme Suu Kyi est intervenue deux jours après la prolongation pour un an de l'ordre d'assignation à résidence qui frappe depuis 2003 la figure de l'opposition birmane, déclenchant un tollé dans le monde.
"Le réservoir d'eau de mon village était encore rempli de corps en décomposition et ne pouvait être utilisé", a raconté Myo Thant, tout juste rentré d'une expédition dans le delta pour y distribuer des vivres.
Les villageois "ont reconstruit de petites huttes, ont pris les vêtements des morts et s'abreuvent d'eau de pluie", a-t-il témoigné.
Après avoir refusé toute aide étrangère, le régime a progressivement ouvert le delta de l'Irrawaddy aux humanitaires étrangers à la suite d'une visite en Birmanie, la semaine dernière, du secrétaire général de l'ONU Ban Ki-Moon.
L'ONU a indiqué que tout son personnel pouvait désormais se rendre dans la zone sinistrée avec 48 heures de préavis. En revanche, la Fédération internationale de la Croix Rouge attendait toujours la permission d'envoyer sur place 30 expatriés qui patientent à Rangoun. "Il y a d'énormes besoins en eau potable. Plus le temps passe et plus le risque de maladies augmente", s'est inquiété John Sparrow, porte-parole de la Croix Rouge à Bangkok.
La junte continue à refuser que l'aide soit acheminée par des navires de guerre étrangers, tels le Mistral français, dont la cargaison destinée aux sinistrés a finalement été confiée au Programme alimentaire mondial (PAM) qui doit l'acheminer à partir de la Thaïlande, a fait savoir Paris.
Quant aux quatre bâtiments de la marine américaine chargés de vivres et positionnés au large de la Birmanie, ils pourraient bientôt quitter la zone, a indiqué un haut responsable de l'US Navy.
"Si nous ne recevons pas le feu vert des autorités birmanes, je ne pense pas que nous resterons là-bas pendant des semaines", a déclaré l'amiral Timothy Keating, à la tête du commandement américain pour la région Pacifique.
Boycott de Paris par la Chine !

A l'heure où la France et notamment Paris profitent à plein du tourisme chinois, la nouvelle apparaît comme une bombe. Les tours opérateurs de Pékin ont affirmé mercredi avoir reçu pour consigne de retirer la France de leurs destinations touristiques à partir de cette semaine. Selon des sources proches du dossier, la consigne proviendrait de la municipalité de Pékin, mais aucun responsable n'a pu être joint au bureau du tourisme de la Ville de Pékin pour confirmer l'information.
"Nous avons encore un groupe en partance le 18 juin, mais en juillet tout est suspendu (...) Et nous ne savons pas quand (les voyages) reprendront", a-t-on affirmé chez China International Travel Service, sans qu'il soit précisé de qui émanait l'ordre. Un autre tour opérateur affichait également "encore des groupes en juin, mais plus en juillet" tandis qu'un troisième annonçait "ne plus avoir de groupe prévu sur la France".
Un article du département tourisme du site Sohu.com, repris par BTG, explique que "les voyages sur la France ont été annulés" et que cette destination "a également été retirée des circuits comprenant plusieurs pays en Europe" depuis le 27 mai. Il cite l'agence de voyages de la Jeunesse de Pékin qui a ôté la France de deux circuits comprenant initialement cinq et onze pays européens respectivement.
L'annulation des voyages touristiques vers la France fait suite à une période de tension dans les relations franco-chinoises, après le passage mouvementé de la flamme olympique à Paris, illustrée par les manifestations en avril contre le groupe de distribution Carrefour en Chine. La tension semblait pourtant être retombée. Le dalaï lama est attendu en France en août, sans toutefois de rencontre planifiée avec des membres du gouvernement ou représentants de l'Etat. La semaine dernière, l'ambassadeur de Chine en France, Kong Quan, avait déclaré qu'une éventuelle entrevue entre le président Nicolas Sarkozy et le chef spirituel des bouddhistes tibétains était une "hypothèse" inenvisageable.
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