
Les FARC ont annoncé dimanche le décès de Manuel Marulanda, le chef historique de la plus vieille guérilla du monde.
"Le grand leader est parti", a déclaré un membre du secrétariat (organe dirigeant) des FARC, Timoleon Jimenez, alias "Timochenko", à la chaîne de télévision vénézuélienne Telesur. Ses
déclarations ont été reprises par les télévisions colombiennes.
Manuel Marulanda, 80 ans, est mort d’une brève maladie, a ajouté le membre du secrétariat. "Timochenko" a précisé également qu’Alfonso Cano,
considéré comme le responsable idéologique de la guérilla, en assumera le commandement.
Samedi, le ministre de la Défense colombien, Juan Manuel Santos, avait révélé, citant les services de renseignement, que Manuel Marulanda, était
décédé le 26 mars mais sans fournir de preuves.
Dimanche matin lors d’une conférence de presse, Juan Manuel Santos a appelé le nouveau dirigeant Alfonso Cano à la négociation et "à se rendre
compte que la lutte armée ne mène nulle part". "La porte pour parvenir à la paix est ouverte", a-t-il dit.
Puis le ministre a appelé à la démobilisation des guérilleros. "Trois de vos chefs sont sous terre, profitez de cette opportunité pour vous
démobiliser, sinon nous poursuivrons les opérations militaires avec plus d’intensité", leur a-t-il lancé. "Nous ne pouvons pas encore crier victoire", a conclu Juan Manuel Santos.
Samedi soir le président Alvaro Uribe a de son coté annoncé publiquement que des chefs de la guérilla sont prêts à se démobiliser en échange de
la libération d’otages dont Ingrid Betancourt.
"Le gouvernement a reçu des appels des FARC dans lesquels certains dirigeants ont annoncé leur décision de se démobiliser et de libérer Ingrid
Betancourt, si le gouvernement (colombien) leur garantit la liberté", a poursuivi le président dont les propos ont été rapportés par la télévision d’Etat.
Ces dirigeants, a ajouté Alvaro Uribe, "seraient remis aux autorités de France pour qu’ils puissent profiter dans ce pays de leur
liberté".
"L’évolution de la situation d’Ingrid et des otages est inévitablement liée à l’évolution du mouvement des FARC. Pour le
moment, aucune annonce des FARC ne nous laisse observer un changement de fond. Nous appelons donc à la prudence et attendons avec impatience de lire et analyser les prochaines
déclarations des FARC. Dans les jours et semaines à venir, nous serons extrêmement attentifs afin de savoir si notre espoir peut enfin s’exprimer et tendre vers une quelconque concrétisation.
Enfin, nous avons pris connaissance des déclarations d’Alvaro Uribe annonçant que certains guérilleros seraient disposés à libérer des otages. Nous n’avons pas davantage d’éléments à ce sujet et
il nous semble important, si le président colombien en détient, qu’il les porte à la connaissance des pays travaillant depuis longtemps, à la libération d’Ingrid Betancourt et des otages de
Colombie, au premier rang desquels la France."
"AVEC LA SOLIDARITE DE TOUT LE CONTINENT,
NOUS POURRIONS ASSISTER A UN MIRACLE"