histoire
Elisabeth Impératrice d’Autriche (2)
En août 1853,
l'empereur François-Joseph d’Autriche fête son vingt-troisième anniversaire dans la résidence impériale d’été d'Ischl.
C’est à
cette occasion qu’il doit se fiancer officiellement avec sa cousine germaine la duchesse Hélène en Bavière, sœur aînée d’Élisabeth. Mais c’est de Sissi dont le
jeune souverain s'éprend. À la surprise de sa mère l’autoritaire archiduchesse Sophie (le seul homme de la famille d'après les diplomates), il annonce le
19 août son intention d'épouser la jeune Sissi, à peine âgée de quinze ans.
Sophie de Bavière
Le mariage est célébré le 24 avril 1854 à Vienne, en Autriche.Les premiers temps du mariage, le couple prend ses
quartiers au château de Laxenbourg, aux environs de la capitale. Élisabeth se sent perdue et surveillée par sa belle-mère, une femme intelligente mais dirigiste et obsédée par la révolution de
1848 ou par son entourage à la solde de celle-ci. L'empereur, qui adore pourtant sa femme, est peu présent.
La guerre de crimée vient d'être déclarée, opposant la France de Napoléon
III et l'Angleterre Victorienne à la Russie du tsar Nicolas Ier, précieux allié de l'Autriche pendant la révolution de 1848 puisqu'il permit aux
Habsbourg-Lorraine de conserver en leur possession le vaste royaume de Hongrie. Le jeune empereur est accaparé par les obligations de sa fonction et doit se rendre tous les jours à Vienne, au
palais de la Hofburg, ou au palais de Schönbrunn et n'en revient que très tard dans la soirée. Élisabeth se sent abandonnée.
Cependant, elle est rapidement enceinte et donne naissance successivement à deux
filles, Sophie, qui meurt à 2 ans, et Gisèle puis enfin à un fils, Rodolphe, comme le premier des Habsbourg.
L'archiduchesse Sophie décida de prendre en charge l'éducation des enfants du couple ce qui créa des conflits à répétition. De plus la mort de la première fille d'Élisabeth, la petite archiduchesse Sophie, marqua profondément sa mère. La naissance difficile de Rodolphe par la suite et la culpabilité qui la rongeait n'a rien arrangé entre elle et François-Joseph, ni avec sa belle-mère.
Rodolphe, Prince héritier d'Autriche
Les relations entre Élisabeth et sa belle-mère (qui est aussi sa tante), l'archiduchesse Sophie, furent souvent orageuses. Les deux
femmes ne pouvaient se comprendre et bien au-delà du conflit familial traditionnel il y avait entre elles le fossé de deux visions différentes des devoirs d'une souveraine et de deux conceptions
politiques différentes de l'avenir de l'Autriche.
L'archiduchesse Sophie reprochait à sa belle-fille un tempérament "puéril et égoïste" qui refusait de sacrifier sa
vie privée à ses devoirs -comme elle-même l'avait fait- plaçant sa vie et ses goûts personnels au dessus des devoirs de sa charge. Intelligente, sensible et cultivée, ayant sacrifié sa vie, ses
ambitions et ses amours à une union certes prestigieuse mais avec un homme sans éclat, Sophie ne pouvait comprendre ni admettre que la jeune impératrice n'aimât pas être une souveraine et surtout
rechignait à remplir ses devoirs de représentation, préférât être Élisabeth et -somme toute- privilégiât sa vie privée au détriment de sa vie publique. De fait, la ville et la Cour de Vienne
n'aimèrent pas Élisabeth dont le mépris pour la capitale autrichienne et ses institutions était connu de tous. Ironiquement, un journal titra un 1er janvier : « Nous remercions Votre
Majesté d'avoir daigné passer quatre jours à Vienne cette année ! ».
Toutefois, cette princesse malheureuse ne refusa aucun des avantages financiers de sa position. Comprenant tout le
parti qu'elle pouvait tirer de sa beauté qu'elle entretenait avec des soins casi maniaques, elle dépensa sans compter en toilettes, chevaux, équipages et voyages. François-Joseph payait toutes
ses dépenses sans jamais lui en faire le reproche.
En 1875, à la mort de l'empereur Ferdinand I er, qui avait abdiqué en sa faveur en 1848, François-Joseph remit à Élisabeth des sommes importantes prélevées sur cet héritage
considérable.
Si sa beauté, qu'elle entretint excessivement une fois qu'elle eut compris qu'elle lui conférait un certain pouvoir, était unanimement admirée et célébrée, ses aptitudes équestres étaient également plus que remarquables. Elle fut considérée comme la meilleure - voire la plus intrépide - cavalière de son temps.
Élisabeth d'AUTRICHE (1)

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Duchesse en Bavière
Élisabeth Amélie Eugénie de Wittelsbach, dite Sissi, naît le dimanche 24 décembre 1837 dans le palais de la Ludwigstrasse à Munich - résidence hivernale de ses parents .
Sisi est le troisième enfant et la deuxième fille du duc Maximilien en Bavière et de la
duchesse née Ludovica de Bavière.
Le duc,
couramment appelé "Max", est le chef de la branche cadette des Wittelsbach qui sera élevée en 1845 au rang d'"Altesse Royale". La duchesse Ludovica est la fille cadette du roi de Bavière
Maximilien Ier Joseph et de sa seconde épouse née Caroline de Bade.
Leur mariage était au sens le plus strict un mariage dynastique servant à réconcilier les branches aînées et cadettes de la Maison de Bavière. Les deux époux n'avaient aucun goût en
commun.
Hélène Caroline Thérèse, duchesse en Bavière, soeur d'Elisabeth
Le duc Maximilien se révéla un époux excentrique et volage. Grand voyageur, il délaissait très souvent sa femme et ses enfants,
allant jusqu'à jouer de la cithare en haut de la pyramide de Khéops... De plus, il ne se cachait pas d'avoir des enfants naturels, et le seul horaire qu'il respectât était le déjeuner qu'il
prenait quotidiennement seul avec ses deux filles naturelles préférées.
La jeune Elisabeth (à droite) et sa soeur Hélène...
L’enfant reçoit le prénom d’Élisabeth en l’honneur de sa marraine et tante maternelle, reine
de Prusse, née princesse royale Elisabeth de Bavière (1801-1873). Les autres sœurs de sa mère sont la duchesse de Leuchtenberg, belle-fille de l'ex-emperereur des Français Napoléon Ier et veuve
de son fils adoptif l'ex-vice-roi d'Italie, l'impératrice douairière Caroline-Augusta d'Autriche, les reines Marie-Léopoldine et Amélie de Saxe et la mère de
l'empereur François-Joseph Ier d'Autriche.
Maximilien II de Bavière
Quant à ses oncles maternels, le prince héritier Maximilien est un intellectuel et le prince Charles Théodore vit à l'écart de la cour ayant préféré épouser la femme roturière de son choix plutôt qu'un membre d'une famille princière.
Le père de Sissi était fils unique et son père le duc Pie, profondément misanthrope, avait épousé une fille
du duc d'Arenberg, mariage convenable mais sans plus que l'on reprochera plus tard à l'impératrice. Le duc Pie mourut l'année même de la naissance de Sissi en 1837.
La petite Élisabeth grandit l’hiver à Munich et l’été, dès que possible à la campagne, au château de Possenhofen, dit Possi, petit château aux tourelles carrées, situé sur les rives du lac de Starnberg. Paradoxalemant, malgré les ambitions matrimoniales de sa mère pour ses filles, Sisi, comme ses frères et soeurs, est élevée sans contrainte ni manières. Elle est passionnée d’équitation, de poésie et adore faire de longues promenades en forêt. Ses goûts se tournent surtout vers les animaux et la poésie. Élisabeth porte en elle la mélancolie des Wittelsbach, dynastie composée de nombreux artistes et de mécènes.
Philippe d'Orléans (1838-1894)

Louis Philippe Albert d'Orléans, comte de Paris, est né au palais des Tuileries à Paris, le 24 août 1838, et est décédé à Stowe House, dans le Buckinghamshire, en Angleterre, le 8 septembre 1894. Il est prince royal de France de 1842 à 1848 puis prétendant orléaniste au trône de France sous le nom de « Philippe VII » de 1848 à 1873 et de 1883 à 1894. Le comte de Paris est également un combattant et un historien de la Guerre de Sécession.
À sa naissance, le prince Philippe incarne la vitalité de la Maison d'Orléans et reçoit le titre de comte de Paris de son grand-père, le roi Louis-Philippe I er. Quatre ans plus tard, en 1842, l’enfant perd son père, Ferdinand-Philippe d'Orléans, et devient donc l’héritier de la Monarchie de Juillet. Or, le tout nouveau prince royal est trop jeune pour représenter la stabilité et pour rassurer les opposants à la politique de son grand-père. Par conséquent, lorsqu’éclate la révolution de 1848, sa famille est incapable de le faire proclamer roi des Français et la Seconde République se met en place. Commence alors une longue période d’exil qui dure jusqu’en 1871 et durant laquelle le prétendant orléaniste trompe difficilement son ennui. Au début des années 1860, Philippe d’Orléans se rend aux États-Unis pour s’engager dans la Guerre de Sécession et, de cette expérience, il ramène une Histoire de la Guerre civile en Amérique.
Après la chute du Second Empire en 1870, le comte de Paris regagne la France et s’investit
dans la vie politique. Afin de renforcer les partisans d’une restauration monarchique, il accepte de reconnaître le « comte de Chambord » comme seul et unique chef de la Maison de France en
1873.
Cependant, l’intransigeance du petit-fils de Charles X vis-à-vis des symboles de l’Ancien Régime rend impossible le retour de la monarchie et le comte de Paris doit se contenter d’attendre la mort de son cousin pour reprendre un rôle politique important. En 1883, le « comte de Chambord » trouve finalement la mort et la majorité des monarchistes se rallie au comte de Paris. Mais à cette date, la République a eu largement le temps de se renforcer et le prétendant ne parvient pas à prendre le pouvoir. En 1886, le vote d’une nouvelle loi d'exil contraint le comte de Paris et sa famille à quitter le territoire national mais le prince continue à essayer d'intervenir dans les affaires de la France. À chaque crise que connaît le pays, et particulièrement lors de l'Affaire Boulanger et du Scandale de Panama, le chef des Orléans espère pouvoir monter sur le trône. Néanmoins, chaque espoir de restauration est suivi d'une nouvelle déception et le comte de Paris meurt en exil au Royaume-Uni sans avoir eu l'occasion de réaliser son rêve.
Le comte de Paris est le fils aîné de Ferdinand Philippe d'Orléans (1810-1842), prince royal de France, et de son épouse la princesse Hélène de Mecklembourg-Schwerin (1814-1858). Par son père, il est le petit-fils et l'héritier du roi des Français Louis-Philippe I er (1773-1850) et de son épouse la reine Marie-Amélie des Deux-Siciles (1782-1866), tandis que, par sa mère, il est l'arrière-petit-fils du grand-duc Frédéric-François I er de Mecklembourg-Schwerin (1756-1837).
Le comte de Paris (de profil) et son frère, le duc de Chartres (de face).
Le prince Philippe a pour seul frère Robert d'Orléans (1840-1910), duc de Chartres, dont descendent en ligne masculine les prétendants actuels de la Maison d'Orléans.
Le 30 mai 1864, le prince Philippe épouse à Kingston-sur-Thamise, au Royaume-Uni, sa cousine germaine l'Infante franco-espagnole Marie-Isabelle d'Orléans (1848-1919), elle-même fille d'Antoine d'Orléans (1824-1890), duc de Montpensier.
De cette union naissent 8 enfants :
- Marie-Amélie d'Orléans (1865-1951) qui se marie au roi Charles I er de Portugal (1863-1908) ;

- Philippe d'Orléans (1869-1926) (1869-1926), « duc d'Orléans » et prétendant au trône de France sous le nom de « Philippe VIII », qui s'unit à l'archiduchesse Marie-Dorothée de Habsbourg-Lorraine (1867-1932) ;
- Hélène d'Orléans (1871-1951) qui épouse Emmanuel-Philibert de Savoie (1869-1931), duc d'Aoste ;
- Charles Philippe d'Orléans (21 janvier 1875-8 juin 1875) ;
- Isabelle d'Orléans (1878-1961), qui se marie à son cousin Jean d'Orléans (1874-1940), « duc de Guise » et prétendant au trône de France sous le nom de « Jean III » ;
- Jacques Marie Clément d'Orléans (5 avril 1880-22 janvier 1881) ;
- Louise d'Orléans (1882-1958), qui s'unit à Charles de Bourbon (1870-1949), prince des Deux-Siciles et Infant d'Espagne ;
- Ferdinand d'Orléans (1884-1924), « duc de Montpensier », qui épouse Marie-Isabelle Gonzalez de Olaneta e Ibarreta (1897-1958), marquise de Valdeterrazzo et grande d'Espagne.
Biographie
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Sous la Monarchie de Juillet
Quinze mois après le mariage de ses parents, le prince Philippe voit le jour au Palais des Tuileries, résidence de la famille
royale de France. Après avoir un moment envisagé de le nommer « prince d’Alger », son grand-père, le roi Louis-Philippe I er, ressuscite pour lui le titre de « comte de
Paris », porté auIX eme siècle par le roi des Francs Eudes I er, l'un des fondateurs de la dynastie capétienne. L'initiative est destinée à rappeler aux autres maisons souveraines d'Europe l'ancienneté de la maison d'Orléans en même temps que son
attachement à la capitale française, à laquelle les Bourbons de la branche aînée avaient, eux, préféré Versailles.
Le duc
d'Orléans, père du comte de Paris
Les premières années du prince sont heureuses et celui-ci grandit au milieu d’une famille aimante et attentionnée. En décembre 1840, sa mère, la princesse Hélène de Mecklembourg-Schwerin, importe ainsi pour lui, d'Allemagne, la coutume de l’arbre de Noël.
Cependant, le comte de Paris devient très tôt orphelin de père. Le 13 juillet 1842, Ferdinand-Philippe d'Orléans meurt, en effet, dans un accident de cabriolet alors qu'il se rend en visite à Neuilly, chez ses parents. Âgé d'à peine quatre ans, le jeune comte de Paris devient alors l'héritier de son grand-père, le roi Louis-Philippe, et reçoit en conséquence le titre de prince royal. Cependant, avec le décès du duc d'Orléans, se pose très vite la question de la survie de la Monarchie de Juillet. En 1842, le vieux souverain, dont la politique est de plus en plus réactionnaire, a en effet soixante-neuf ans et il est peu probable qu'il vive jusqu'à la majorité de son petit-fils. Le régime doit donc nommer un régent pour effectuer la transition entre les deux règnes. Plusieurs choix s'offrent au roi : ses quatre fils survivants, le duc de Nemours, le prince de Joinville, le duc d'Aumale et le duc de Montpensier, ou sa belle-fille, la duchesse d'Orléans. Suivant la règle dynastique, le monarque choisit son deuxième fils, Nemours. Or, celui-ci a la réputation d'être le plus conservateur des Orléans et la décision royale est très mal accueillie par le peuple, qui préfèrerait voir Joinville, Aumale ou la duchesse d'Orléans à la tête du pays.
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La révolution de 1848
À partir de 1846, la crise s'abat sur la Monarchie de Juillet. Des difficultés économiques et une série de scandales financiers discréditent le roi et son gouvernement tandis que la campagne des banquets illustre le regain de popularité du mouvement républicain. En février 1848, la décision de François Guizot, le Président du Conseil, d'interdire le dernier des banquets cristallise les oppositions et des émeutes se produisent à Paris à partir du 22. Rapidement, les manifestations prennent de l'ampleur et se transforment en révolution. Le 23 février, Louis-Philippe renvoie Guizot ce qui semble d'abord calmer les foules. Mais, après quelques heures d'accalmie, les troubles reprennent et l'Armée tire sur des manifestants. Submergé par les révolutionnaires et refusant de faire couler davantage de sang, le roi Louis-Philippe abdique le 24 février en faveur de son petit-fils le comte de Paris, alors âgé de neuf ans. Conscient de son impopularité, le duc de Nemours décide quant à lui de renoncer à la régence au profit de sa belle-sœur, qui jouit elle d'une réputation de libérale.
Au début de l'après-midi du 24, la duchesse d'Orléans se rend donc au Palais-Bourbon avec ses enfants et son beau-frère Nemours pour y faire investir son fils aîné et se faire proclamer régente. Dans leur majorité, les députés semblent favorables à cette solution et André Dupin demande à la Chambre de prendre acte des acclamations que reçoit la duchesse. Une discussion, menée par Odilon Barrot, s'engage alors sur la loi de régence. Mais les voix des partisans de la monarchie sont peu à peu couvertes par les huées du public venu assister aux délibérations. Une foule armée envahit la salle des débats tandis que les députés républicains Ledru-Rollin, Crémieux et Lamartine s'emparent de la tribune pour réclamer un gouvernement provisoire. Les Orléans sont alors brutalement évacués de la Chambre de députés et, dans la bousculade qui s'en suit, la princesse de Mecklembourg est séparée de ses enfants. Morte d'anxiété, la princesse met trois jours à localiser le petit duc de Chartres, qui a été recueilli par un boulanger parisien. Une fois réunis, la duchesse d'Orléans et ses enfants prennent le chemin de l'exil. Dans les mêmes moments, la Seconde République est proclamée en France.
- Querelles de famille
Au lendemain de la révolution de 1848, les membres de la famille royale gagnent tour à tour l'étranger tandis que le gouvernement provisoire vote le bannissement des Orléans le 26 mai. Louis-Philippe et Marie-Amélie s'installent ainsi au Royaume-Uni avec plusieurs de leurs enfants et petits-enfants. Les ex-souverains établissent leur résidence au château de Claremont, propriété du roi Léopold I er de Belgique lui-même gendre de Louis-Philippe et oncle du comte de Paris. De son côté, la duchesse d'Orléans préfère partir vivre avec ses enfants en Allemagne, dans le grand-duché de Saxe-Weimar-Eisenach. Blessée par le comportement du roi et de la reine à son égard lors des journées révolutionnaires, la princesse préfère en effet s'éloigner de ses beaux-parents.
Dans le même temps, la situation financière de Louis-Philippe et de sa famille devient de plus en plus précaire. Immédiatement après le vote de la déchéance des Orléans, le gouvernement provisoire place sous séquestre les biens du roi et de ses enfants. Or, sans ressource propre, la duchesse d'Orléans et ses enfants sont totalement tributaires des anciens souverains.
Après deux ans de brouille, la princesse Hélène finit par se réconcilier avec ses beaux-parents et, à partir du printemps 1850, le comte de Paris, le duc de Chartres et leur mère se rendent régulièrement en Angleterre. C'est d'ailleurs à Londres que le jeune prétendant orléaniste effectue, en présence de son grand-père, sa première communion, le 20 juillet 1850.
- Reconnaître le duc de Bordeaux ?
Le tsar Nicolas II et sa famille réhabilités par la justice russe
La Cour Suprême de Russie a réhabilité mercredi les membres de la famille impériale Romanov. Selon elle, ils ont été
victimes de la répression politique bolchevique. Après avoir été faits prisonniers, le dernier tsar russe Nicolas II, son épouse et leurs cinq enfants ont été exécutés par la Tcheka, la
police politique de Lénine, le 17 juillet 1918 à Ekaterinbourg, dans l'Oural.
La justice a donc enfin répondu favorablement à une plainte déposée en 2005 par l'avocat de la grande duchesse Maria Vladimirovna, qui vit à Madrid et affirme être l'héritière de Nicolas
II. Sa plainte avait été rejetée à plusieurs reprises, mais elle avait toujours fait appel.
"La Grande Duchesse a exprimé sa joie et sa satisfaction" car "elle a toujours été convaincue que cette question serait réglée en Russie et refusait de s'adresser à des tribunaux
internationaux", a indiqué son représentant en Russie Alexandre Zakatov. Et de poursuivre : "Les forces politiques qui avaient freiné pendant plusieurs années la réhabilitation de la
famille impériale n'ont pas réussi à s'opposer au respect de la loi." Selon Guerman Loukianov, l'avocat de la Grande Duchesse, cette dernière n'a pas pour autant l'intention de réclamer
la restitution des biens impériaux.
"Continuité historique" (Patriarcat de Moscou)
Cette décision, longtemps attendue, a été saluée par les descendants de la famille impériale et l'Église orthodoxe russe.
Ivan Artsichevski, représentant d'une autre branche de descendants des Romanov dirigée par le prince Nikolaï Romanovitch, en tension avec Maria Vladimirovna, a lui aussi exprimé sa joie,
tout minimisant la portée de la décision. "Le fait que l'État russe ait reconnu sa responsabilité pour ce meurtre est un pas vers un repentir général et la réhabilitation de toutes les
victimes innocentes" des bolcheviks. Mais Romanovitch soutient que la réhabilitation avait déjà eu lieu de fait lorsque les restes du tsar et de sa famille ont été solennellement inhumés
en 1998 à Saint-Pétersbourg, et lors de leur canonisation par l'Église orthodoxe comme martyrs en 2000.
Quant au porte-parole du Patriarcat de Moscou, Gueorgui Riabykh, il salue une décision qui, "sans aucun doute (...) aura
des conséquences importantes pour la Russie moderne, car elle renforce la priorité de la loi et restaure la continuité historique".
Les sentiments à l'égard de Nicolas II ont évolué depuis la chute de l'Union soviétique en 1991, mais un des derniers sondages sur le sujet, en 2005, montrait que 56 % des Russes portaient encore un regard très critique sur lui.
Henri comte de Chambord
Henri
Charles Ferdinand Marie Dieudonné d'Artois, né au palais des Tuileries à Paris le 29 septembre 1820, et décédé à Frohsdorf (Autriche) le 24 août 1883, était un prétendant légitimiste à la
Couronne de France. Il fut le dernier descendant français de la branche des Bourbons au sein de la Maison de France. Il fut connu sous les noms de duc de Bordeaux, puis de
« comte de Chambord » et de
" Henri V".
Biographie
Henri d'Artois est le petit-fils du roi Charles X de France : fils posthume de Charles Ferdinand d'Artois, fils cadet du roi, et de son épouse Marie Caroline des Deux-Siciles. Son père fut assassiné plusieurs mois avant sa naissance, lui valant le surnom d'« enfant du miracle ».
À sa
naissance et jusqu'à l'abdication de son grand-père, il est titré duc de Bordeaux. Puis, en exil, il prend le titre de courtoisie de « comte de Chambord », du nom du château
qui lui avait été offert par une souscription nationale.
Jeunesse
En 1828, Charles X avait confié son éducation au baron de Damas. Cet éducateur d’un autre âge, « […] émigré au cœur pur et aux idées courtes », selon le duc de Castries, dont les fils avaient étudié chez les jésuites, déplorait la réédition des œuvres de Voltaire, et contribua amplement à transformer le futur « Henri V », en un catholique aussi dévot « [...] qui confond en une même foi le dogme religieux et le principe monarchique ». À un visiteur qui regrettait que le baron de Damas ait fait donner une éducation trop religieuse au duc de Bordeaux, il fut répondu : « [...] si le baron de Damas faisait de son élève un Saint-Louis, de quoi la France aurait-elle à se plaindre ? ».
Poussant Henri dans la voie de la restauration dès 1845, le baron lui écrivit de Hautefort : « Il faut une autorité nouvelle fondée sur un autre principe que celui des droits de l’homme, et Dieu la fera naître, ou la société périra ». C’est en effet cette société de l’ordre, momentanément incarnée par Mac-Mahon, que les droites monarchistes appellent de leurs vœux en 1873. Le 27 octobre 1873, Henri V écrit de Salzbourg à Pierre-Charles Chesnelong dans une lettre publiée par l'Union que son ambition est « […] d’assurer avec énergie le règne de la loi, […] et surtout de ne pas craindre d’employer la force au service de l’ordre et de la justice. Ce souci d'ordre n'empêchera pas le prince de s'intéresser aussi de très près aux questions sociales Thierry Ardisson ; Louis XX, 1986»

Le 2 août 1830, Charles X abdique en faveur de son petit-fils Henri. La loi salique donnait cependant le trône au fils aîné du roi, le dauphin
Louis Antoine de France (« Louis XIX »). Mais celui-ci, aussi impopulaire que Charles X, dut contresigner l'abdication de son père pour transmettre la couronne à son neveu, non sans
avoir hésité pendant une vingtaine de minutes pendant lesquelles il fut effectivement "Louis XIX de France et de Navarre". Henri d'Artois devient dès lors « Henri V » pour ses
partisans.
Cependant, le Parlement appelle au trône son cousin Louis-Philippe, duc d'Orléans, premier prince du sang, qui devient Louis-Philippe I er le 7 août. Entre-temps, du 2 au 7 août, le petit duc de Bordeaux fut fictivement le « roi Henri V » et Louis-Philippe, lieutenant-général du royaume. La famille royale part en exil le 16 août 1830.
En 1832, sa mère, la duchesse de Berry, provoque un soulèvement dans l'ouest de la France mais sa tentative échoue.
Après la mort de son grand-père en 1836 puis de son oncle en 1844, Henri d'Artois devient l'aîné de la maison de France. Ses partisans, appelés les légitimistes, resteront dans l'opposition sous la Monarchie de Juillet de Louis-Philippe I er , la Deuxième République et le Second Empire, tandis qu'Henri d'Artois est en exil.
En 1846, Henri d'Artois épouse Marie-Thérèse de Modène.
Vers une troisième Restauration ?
En 1870, l'Empire s'effondre après la défaite dans la guerre franco-prussienne.Otto von Bismarck accepte, en février 1871, l'organisation d'élections législatives, sous strict contrôle prussien, afin de disposer d'une
assemblée entérinant le traité de Francfort. Cette assemblée majoritairement royaliste est divisée
entrelégitimistes et orléanistes. Pour
permettre la restauration monarchique souhaitée par cette assemblée, un accord intervient entre les deux partis sur la prééminence du comte de Chambord, petit-fils de Charles X, sur le comte de Paris, petit-fils de Louis-Philippe.
Celui-ci est reconnu par les orléanistes et certains légitimistes comme héritier du comte de Chambord, sans enfant (le cousin le plus proche du comte de Chambord selon la loi salique, le comte de
Montizón, Jean de Bourbonétant exclu de jure de la succession au trône, en raison notamment des renonciations,
(sans véritable valeur légale pour qui connaît les lois fondamentales et la tradition de la monarchie française, mais imposées par Louis XIV
lui-même à ses descendants «espagnols» intervenues lors des traités d'Utrecht)et ayant
ainsi force de loi).
En 1873, l'accès au trône du comte de Chambord semble inéluctable et le gouvernement fait réaliser une série de carrosses (visibles
aujourd'hui auChâteau de Chambord) pour son entrée à Paris (des monnaies à son effigie sont d'ailleurs frappées et des
timbres émis par les Postes). Il est prévu que le maréchal de Mac-Mahon, président de la République, mène le comte de
Chambord à l'Assemblée nationale pour l'y faire reconnaître roi par acclamation.
Toutefois celui-ci, par le manifeste du drapeau blanc du 5 juillet 1871 réitéré par lettre le 23 octobre 1873, refuse d'abandonner le drapeau blanc pour le drapeau tricolore, héritage de la Révolution, ruinant les espoirs d'une restauration monarchique rapide ("Henri V ne peut abandonner le drapeau blanc d'Henri IV"). Charles Maurras écrira plus tard: « il a été prêtre et pape de la royauté plutôt que roi. » Peut-être aussi a-t-il simplement compris qu'une monarchie relevée par quelques voix seulement de majorité, donc menacée à chaque élection, et sans que soit tranchée la question de la succession au trône, serait trop fragile, au point de s'effondrer à la moindre occasion, ou de devoir être soutenue par une répression sanglante, ce qu'aucun Bourbon n'a jamais souhaité (cf les exemples de Louis XVI en 1789-1792 et Charles X en 1830).
L'avènement de la République
Les orléanistes (partisans de la Monarchie de juillet constitutionnelle) et certains légitimistes dépités décident alors d'attendre la mort du comte de Chambord pour présenter un candidat plus diplomate, son cousin, Philippe d'Orléans, comte de Paris et petit-fils de Louis-Philippe. C'est pour ce faire qu'ils décident de porter la durée du mandat présidentiel à sept ans, la république n'étant envisagée que comme un mode de gouvernement temporaire. Mais après la mort d'Henri V en 1883, l'opinion publique avait adopté la République comme la forme de gouvernement qui nous divise le moins, pour reprendre les mots d'Adolphe Thiers et les élections avaient mené à l'Assemblée une majorité républicaine. Tout espoir de restauration monarchique s'évanouissait, et le nom de "République" apparaissait officiellement.
La mort du comte de Chambord
Le comte de Chambord meurt en exil à Frohsdorf (Autriche) en 1883, sans descendance. Légitimistes et orléanistes français reportent leurs espoirs de restauration de la monarchie sur le comte de Paris, héritier politique désigné d'Henri V. Cependant, certains royalistes, surnommés les Blancs d'Espagne, incapables de soutenir un membre de la famille d'Orléans, reconnaissent Jean de Bourbon, comte de Montizon et désormais aîné des Capétiens, comme héritier du trône de France.
« Henri V » est inhumé à Nova Gorica (maintenant en Slovénie, à l'époque en Autriche-Hongrie).
Cependant, jusqu'au milieu du XX eme siècle, ce débat reste minoritaire dans les milieux royalistes français, l'héritage des Orléans faisant l'objet d'un large consensus politique, tant les princes carlistes semblent incapables de soutenir leurs prétentions françaises. En effet, les Bourbons d'Espagne, même s'ils ont plusieurs fois affirmé leur héritage, sont alors trop occupés par les querelles au sujet de la succession au trône d'Espagne, qui occupent la scène politique espagnole depuis l'accession au trône d'Isabelle II.
Cependant, depuis la renonciation définitive au trône espagnol du duc de Madrid, Jacques-Henri de Bourbon en 1969 qui permit la montée sur le trône de Juan-Carlos et la restauration monarchique en Espagne à la mort de Franco, une importante partie des royalistes français soutient à nouveau la branche aînée des Bourbons en la personne du prince Alphonse, et aujourd'hui, de son fils Louis.

Histoire du Monténégro
Le Monténégro, bien que devenu récemment indépendant en 2006, a une longue histoire de plusieurs siècles en tant que duché semi-indépendant puis principauté autonome, puis en tant que royaume indépendant en 1910, avant son annexion dans le Royaume yougoslave après 1918.
Ancien régime monténégrin
Les tribus slaves, mélangées aux Illyriens, aux Avars et aux Romans, formaient le duché semi-indépendant de Dioclée au X eme siècle.
En 1077, le pape Grégoire VII a reconnu la Dioclée comme un État indépendant, et son roi le serbe Mihailo Vojislavljević (de la dynastie des Vojislavljević fondée par le noble Stefan Vojislav) comme rex Diocleae (« roi de Dioclée »). Le royaume, cependant, payait un tribut à l'empire byzantin et plus tard à l’Empire bulgare ; ce qui donna naissance au royaume médiéval du Grand Prince serbe (serbe : župan) Stefan Nemanja, originaire de Duklja.
Un deuxième État est formé au XI eme siècle sous le nom de Zeta. Il faisait partie de la Serbie médiévale des Nemanjić.
Il fut ensuite une principauté autonome vis-à-vis de l’Empire ottoman pendant des siècles. Jusqu'au XVIème siècle, cette résistance est menée sous l'égide de ses Princes des dynasties Balchides (jusqu'en 1421), puis Tchernoyévitch. Le grand changement intervient en 1516, lorsque le Prince Georges V de Monténégro abdique pour aller vivre à Venise, où l'occupent ses affaires commerciale, et confie le pouvoir temporel à l'Evêque (Métropolite) de Monténégro. Pendant près de deux siècles, la Couronne se transmet ainsi d'Evêque en Evêque, jusqu'à ce qu'en 1696, le Prince-Evêque Daniel (Danilo) Petrovitch-Niégoch édicte une règle, selon laquelle le Prince pouvait choisir son successeur dans sa famille.
L’indépendance de la Principauté puis Royaume de Monténégro (1878–1922)
En 1851, le Prince-Evêque Danilo II sécularise la fonction et peut ainsi se marier. Son neveu et héritier, le Prince Nicolas Ier
prend en 1900 le titre d'Altesse Royale, puis en 1910 celui de Roi de Monténégro.
Son règne sera cependant bref, car à la fin de la Première Guerre Mondiale, les alliés accordent le Monténégro au Roi de Serbie (alors même que le Monténégro avait combattu à leurs côtés),
faisant ainsi de ce Royaume l'une des composante de la nouvelle Yougoslavie.
A l'indépendance de la « Principauté de Monténégro » reconnue internationalement par le Congrès de Berlin en 1878, il est proclamé « Royaume du Monténégro » en 1910.
Le Monténégro combattit au côté des Alliés durant la Première Guerre mondiale.Le 13 novembre 1918, l'assemblé national du Monténégro a declaré
unification avec la Serbie. De 1918 à 1941, il a fait partie du Royaume de Yougoslavie. Lors du partage de la Yougoslavie, les Italiens proclament l’indépendance du Monténégro.
Michel Ier refuse de monter sur le trône.
Créée en 1918 sous le nom de Royaume des Serbes, des Croates et des Slovènes, puis rebaptisée en 1929Royaume de Yougoslavie ; son premier roi fut Alexandre Ier de Yougoslavie.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, le Royaume de Yougoslavie resta neutre jusqu'en 1941. Cette année-là, désirant venir en aide à l'armée italienne en difficulté en Grèce, l'Allemagne demanda un
droit de passage pour ses troupes. Le le régent Paul avait adhéré au pacte tripartite mais un vaste soulèvement populaire eut lieu à Belgrade, orchestré par des
militaires serbes ; la régence fut renversée et l'héritier du trône, Pierre II, fut installé au pouvoir ; l'accord avec l'Axe fut dénoncé ce qui
provoqua la fureur d'Hitler et l'invasion du Royaume de Yougoslavie par l'Allemagne.
Le roi partit en exil ; le pays capitula et fut aussitôt démantelé.
- 1696–1735 : prince-évêque Daniel Ier.
- 1735–1744 : prince-évêque Sava Ier.
- 1744–1766 : prince-évêque Basile III.
- 1766–1781 : prince-évêque Sava II.
- 1781–1830 : prince-évêque Pierre Ier.
- 1830–1851 : prince-évêque Pierre II.
-
1851–1852 : prince-évêque Danilo Ier, puis :
- 1852–1860 : prince Daniel Ier.
-
1860–1910 : prince Nicolas Ier, puis :
- 1910–1921 : roi Nicolas Ier.
- 1921–1921 : roi Danilo II ; abdique.

-
1921–1922 : roi Michel ; abdique.
- Le prince héritier Nikola Petrović-Njegoš, architecte, a passé toute sa vie en France. Il a créé la « Biennale de Cetinje » et préside l’association du « Courrier des Balkans. »
- La république yougoslave du Monténégro (1945–2002)
- Autonomie organisée avec la Serbie et autodétermination (2002–2006)
- Depuis l’indépendance (2006–)

Musée du Louvre
Le musée du Louvre est le plus grand musée parisien par sa surface (160 106 m² dont 58 470 consacrés aux expositions). Situé au cœur de
la ville de Paris, entre la rive droite de la Seine et la rue de Rivoli, dans le I er arrondissement, le bâtiment est un ancien
palais royal, le Palais du Louvre. La statue équestre de Louis XIV constitue le point de départ de l'axe historique, mais le palais n'est pas aligné sur cet axe. C'est l'un des plus anciens
musées et le troisième plus grand au monde en terme de superficie Le Louvre possède une longue histoire de conservation artistique et historique de la France, depuis les rois capétiens jusqu'à
nos jours.
Musée universaliste, le Louvre couvre une chronologie et une aire géographique larges, depuis l'antiquité jusqu'à 1848, de l'Europe occidentale jusqu'à l'Iran, via la Grèce, l'Égypte et le Proche-Orient. A Paris, la période postérieure à 1848 pour les arts européens est prise en charge par le musée d'Orsay et le Centre Pompidou, alors que les arts asiatiques sont exposés à Guimet. Les arts d'Afrique, d'Amérique et d'Océanie prennent quant à eux place au musée du quai Branly, mais une centaine de chefs d'oeuvres sont exposés au pavillon des sessions. Les œuvres sont de nature variée : peintures, sculptures, dessins, céramiques, objets archéologiques et objets d'art... Parmi les pièces les plus célèbres du musée se trouvent le Code d'Hammurabi, la Vénus de Milo, La Joconde de Léonard de Vinci, et La Liberté guidant le peuple d'Eugène Delacroix. Le Louvre est le musée le plus visité au monde, avec 8,3 millions de visiteurs en 2006.
A l'origine du Louvre il y a un château fort, la Grosse tour du Louvre, érigé par le roiPhilippe Auguste en 1190. L'une de ses principales missions est la surveillance de l'aval de la Seine, l'une des voies traditionnelles des invasions et razzias depuis l'époque des Vikings. Avec le transfert des biens de l'Ordre du Temple à l'Ordre de l'Hôpital, le Trésor royal précédemment conservé au Temple de Paris est transporté en 1317 au Louvre. Charles V fait du château une résidence royale.

Devenue obsolète, la Grosse tour est détruite par François I er en 1528 et en 1546 commence la transformation de la forteresse en résidence royale luxueuse. Ces travaux sont conduits par Pierre Lescot et se poursuivent sous le règne d'Henri II et de Charles IX. Deux nouvelles ailes sont alors adjointes au bâtiment.
En 1594, Henri IV décide d'unir le palais du Louvre au palais des Tuileries construit par Catherine de Médicis : c'est le « Grand Dessein », dont la première étape est la Grande Galerie qui joint le pavillon de Lesdiguières (en l'honneur de François de Bonne, baron de Champsaur, dernier connétable de France et premier duc de Lesdiguières) au pavillon de La Trémoïlle (en l'honneur d'Henri de La Trémoïlle (1598-1674), mestre de camp de la cavalerie légère de France).
La Cour Carrée est édifiée par les architectes Lemercier puis Le Vau sous le règne de Louis XIII et Louis XIV, quadruplant la taille de l'ancienne cour de la
Renaissance. La décoration et l'aménagement du palais sont alors dirigés par des peintres comme Poussin, Romanelli et Le Brun.
Mais tout ceci est brutalement interrompu lorsque Louis XIV choisit Versailles comme centre du pouvoir et résidence royale en 1678. Le Louvre reste alors longtemps tel quel. Ce n'est qu'au
XVII er siècle que de nouveaux projets, menés notamment par Gabriel et Soufflot, viennent continuer et achever
le « Grand Dessein ». Un de ces nouveaux projets est celui de transformer le Louvre en musée. Il prend naissance sous Louis XV mais n'aboutira
véritablement qu'avec la Révolution.
Historique du musée
- Les débuts

D'autres transformations ont lieu sous Napoléon III et notamment la réalisation du grand dessein. Mais en 1871 le musée est incendié lors de la Commune, et l'architecte Hector-Martin Lefuel doit reconstruire une partie des bâtiments. Les Tuileries ne seront jamais reconstruites, et après plusieurs années de délibération, les ruines sont rasées en 1882.
-
Grand Louvre
Le « Grand Louvre » est le nom donné à un des projets faisant partie des « Grands Travaux » définis par le président de la République François Mitterrand, au même titre que la nouvelle Bibliothèque nationale de France, l'Opéra Bastille ou la grande arche de la Défense.
Il s'agit, en effet, de la réalisation d'un projet ancien qui consiste à rendre la totalité du palais à sa fonction de musée, tout en modernisant et améliorant la présentation de ses collections.
Origine du projet
Au début de son premier mandat, François Mitterrand demande à son ministre de la Culture Jack Lang de lui proposer des idées de projet de grands travaux. Jack Lang suggère alors au Président de la République de redonner au musée du Louvre l'aile Richelieu qui abrite le ministère des Finances (qui sera relogé dans un nouveau bâtiment à Bercy). François Mitterrand, valide le projet qui deviendra une des grandes passions de son premier mandat. Cette décision est accompagnée d'une réorganisation des collections et d'une transformation architecturale des bâtiments. Le projet « Grand Louvre » est confié à Émile Biasini qui sélectionne l'architectesino-américain Ieoh Ming Pei (pour la première tranche) pour diriger les travaux qui s'étendent de 1981 à 1999.
La pyramide
L'aspect le plus polémique du projet est la construction d'une pyramide de verre au centre de la cour Napoléon. Sceptique, le maire de Paris, Jacques Chirac, propose de tendre des câbles pour que l'on puisse se rendre compte de ce que la pyramide deviendra ; elle sert maintenant d'entrée au musée et permet d'éclairer un immense hall souterrain donnant accès à toutes les parties du musée.
Le 2 novembre 1983, l'Établissement public du Grand Louvre (E.P.G.L.) était créé, avec pour mission « de concevoir et de conduire l'aménagement du Domaine du Louvre et des Tuileries en vue
d'en faire un ensemble culturel original à caractère muséologique, qui sera dénommé Grand Louvre, ainsi que de permettre l'insertion de cet ensemble dans son environnement». Dix ans après, le
musée du Louvre agrandi de près de 30 000 m², ouvre au public l'aile Richelieu, donnant au projet de Ieoh Ming Pei toute sa dimension et sa logique. La Pyramide du
Louvre, au centre de gravité des collections, assume son rôle d'accueil principal et de distribution des circuits également répartis sur les trois ailes du palais du Louvre : Richelieu,
Sully, Denon.
Installé sur un domaine de plus de 40 hectares en plein cœur de Paris, sur la rive droite de la Seine, ces travaux, qui permettent de libérer 60 000 m² pour les collections permanentes, en font le troisième plus grand musée du monde, après le Metropolitan Museum of Art de New York et le musée de l'Ermitage à Saint-Pétersbourg.


Autrement dit, des œuvres de provenances diverses. Au niveau des tableaux les plus connus, la Joconde (Léonard de Vinci) ou la Belle Jardinière (Raphaël) faisaient partie de la collection de François I er (il acquit la Joconde en 1519). Les Noces de Cana (Véronèse) proviennent du pillage d'un couvent à Venise en 1798. Le Jeune Mendiant (Murillo) a été acheté par Louis XVI en 1782. La Dentellière (Vermeer) ou le célèbre Autoportrait au chardon (Dürer) ont été achetés par le musée respectivement en 1870 et en 1922. Enfin, le Christ en croix du Greco n'a rien coûté au musée, qui l'a récupéré au palais de Justice de Prades (Pyrénées-Orientales) en 1908.

Les deux statues les plus célèbres du musée sont la Vénus de Milo, découverte en 1820 et acquise la même année par l'ambassadeur de France auprès du gouvernement turc, et la Victoire de Samothrace, qui fut découverte en morceaux en 1863 sur l'île de Samothrace par Charles Champoiseau, archéologue et vice-consul de France à Andrinople.
Site officiel du musée du Louvre
L’Empire du Brésil (1822-1889) - (3)

3- Aux côtés de ces deux empereurs du Brésil, il faut également mentionner la princesse impériale Isabelle de Bragance (1846-1921) qui fut trois fois régente du Brésil (en 1871-1872, en 1876-1877 puis en 1887-1889), avant d’être, également et à partir de 1891 jusqu'en 1921, de jure (mais pour les monarchistes brésiliens seulement...), l’impératrice en exil « Isabelle Ière » du Brésil (1891-1921) : puisque étant l’aînée des enfants survivants de l’empereur Pierre II du Brésil et de sa femme (Marie-Thérèse de Bourbon-Sicile).

Une princesse impériale du Brésil qui avait épousé, à Rio de Janeiro, le prince français Gaston d’Orléans (1842-1922), fils aîné de Louis d'Orléans (Duc de Nemours) et Comte d’Eu (i. e : petit-fils du roi des Français Louis-Philippe Ier). Formant là une nouvelle dynastie : les Orléans-et-Bragance.

D’ailleurs ce mari français destiné à être prince consort du Brésil - Gaston d’Orléans, Comte d’Eu – allait demander à l’empereur Pedro II la permission de s’engager dans la guerre que livre alors le Brésil contre son voisin, le Paraguay. Le prince reçu alors du souverain le statut de Maréchal de l’Armée. Puis, dans la phase finale du conflit, il assumerait le commandement des troupes brésiliennes, ce qui fut source de préoccupations pour la princesse Isabelle mais surtout d’opposition dans certains cercles brésiliens (dans la mesure où le prince Gaston ne prend pas toujours des décisions militaires très sages...).

En 1871-1872, l’empereur du Brésil Pierre II se rendit en voyage en Europe. Alors, la princesse Isabelle dut assumer la régence à l’âge de 24/25 ans. Et c’est durant cette période qu’est signée la « Loi du Ventre libre », qui donne la liberté aux enfants d’esclaves nés après l’année 1871.
Libérale, la princesse Isabelle soutient alors fermement les partisans de l’abolition de l’esclavage et appuiera ainsi le combat dans ce sens de nombreux jeunes politiciens et artistes. Or, à l’époque, une grande partie des abolitionnistes sont liés au mouvement républicain. Par ailleurs, avec sa cassette personnelle, la princesse impériale soutient l’artisanat des anciens esclaves et appuie également le quilombo de Leblon, qui cultive les camélias blancs, symboles de l’abolitionnisme.
En juin 1887, la princesse Isabelle assume pour la troisième fois de sa vie la régence et décide alors très vite d’en terminer avec le régime esclavagiste. Cependant, sa volonté d’abolition soulève une forte opposition de la part des grands propriétaires terriens (les « fazendeiros ») et les relations de la princesse avec son cabinet ministériel conservateur (et notamment avec le ministre Cotegipe) se tendent.

Néanmoins, la princesse profitera finalement d’une émeute urbaine pour renvoyer ses ministres et nommer un nouveau cabinet ayant à sa tête son conseiller, João Alfredo : la route vers la liberté est dès lors assurée pour les noirs de l’Empire, ce qui lui vaudra par la suite le surnom d’« Isabelle la Rédemptrice ».
Le 13 mai 1888 ont lieu les derniers votes concernant l’abolition de l’esclavage, abolition consacrée par la signature de la « Loi d’Or » (Lei Aurea) qui met fin à l’esclavage au Brésil. Mais, au Brésil, tout le monde ne sera pas aussi satisfait que cela de l’abolition. Le baron (et ministre conservateur) de Cotegipe ne s’y trompe d’ailleurs pas lorsqu’il déclarera à la princesse : « Votre Altesse a libéré une race, mais elle a perdu le trône ».
En effet, un peu moins d’un an après l’abolition, le 15 novembre 1889, la monarchie brésilienne s’écroule : inspirés par les radicaux positivistes et appuyés par les fazendeiros, les militaires déposent le cabinet du vicomte de Ouro Preto et installent une dictature républicaine dans le pays. Et dès le matin du 17 novembre 1889, la princesse Isabelle et sa famille sont donc contraints de quitter le Brésil. Mais, avant de partir la princesse déclare : « si j’avais eu mille trônes, j’aurais donné mille trônes pour libérer les esclaves du Brésil »

En décembre 1891, l’empereur du Brésil Pierre II meurt à Paris et sa fille devient (de jure et pour les monarchistes brésiliens), l’impératrice « Isabelle Ière » du Brésil, souveraine désormais reléguée en exil en France : réfugiée avec sa famille au château familial d’Eu, en Haute-Normandie où elle aura cependant la joie d’apprendre, en septembre 1920, l’abrogation (par le président brésilien Epitacio Pessoa, lors des fêtes du centenaire de l’indépendance du Brésil) de la loi d’exil touchant alors sa famille.
Isabelle de Bragance mourra en 1921 sans avoir pu revoir le Brésil mais y est quand même inhumée puisque ses restes sont conduits au Mausolée Impérial de la cathédrale de Pétropolis, en juillet 1953.
L’Empire du Brésil (1822-1889) - (2)

-2- Le seconde de ces empereurs du Brésil fut l'empereur Pierre II du Brésil, qui régna effectivement de 1831 à 1889.

Fils de l’empereur Pierre Ier du Brésil et de l’archiduchesse Marie Léopoldine d'Autriche, l’empereur Pedro II épousa (en 1843) la princesse Marie-Thérèse des Deux-Siciles. De cette union naquit Isabelle de Bragance, régente de l'Empire du Brésil à plusieurs reprises (en 1871-1872, en 1876-1877 puis en 1887-1889) et qui épousera un prince français issu de la Maison d’Orléans : le Comte d'Eu (l’actuel Comte de Paris, prétendant orléaniste à la couronne de France, étant leur descendant...).

Pierre II, érudit, franc-maçon déclaré et prince éclairé, allait beaucoup œuvrer pour développer l'exploitation des ressources naturelles de son pays et allait être à l'origine de nombreuses missions scientifiques d'explorations du territoire brésilien.

Pareillement, l’empereur Pierre II déclarait vouloir l'abolition de l'esclavage mais ce système se maintint pendant 48 années de son règne (Nb : le Brésil fut le dernier grand pays du monde à le supprimer, ce qui ne se produisit qu'en 1888).L'abolition lui fit cependant perdre le soutien des grands propriétaires terriens.

Et l'année suivante, le 15 novembre 1889, à la suite d'un coup d'Etat, la République fut proclamée au Brésil. L'ancienne famille impériale fut alors expulsée et interdite de séjour (une mesure qui ne fut reportée qu'en septembre 1922, lors du centenaire de l'indépendance brésilienne).
(source)
L’Empire du Brésil (1822-1889) - (1)

On l’a oublié depuis longtemps mais le Brésil, Etat indépendant depuis septembre 1822, a longtemps été un Etat monarchique, un Empire du Brésil historiquement gouverné par deux Empereurs : Pedro Ier (1822-1831) et Pedro II (1831-1889) et par une Impératrice : la jeune Isabelle de Bragance (plusieurs fois - trois fois - régente, en 1871-1872, en 1876-1877 puis en 1887-1889) avant même l’instauration - en novembre 1889 - d’un régime républicain.

Des souverains qui jouèrent là un rôle important dans la marche du Brésil vers son indépendance (en septembre 1822), vers son affirmation politique régionale (principalement au détriment du Paraguay : en 1865-1870), vers davantage de justice sociale (avec l’abolition de l’esclavage, en mai 1888) et, paradoxalement, vers la république (après le coup d’état républicain de novembre 1889).
-1- Le premier de ces souverains du Brésil fut l’Infant du Portugal Pierre, empereur du Brésil (en 1822-1831) sous le nom de Pierre Ier et roi de Portugal et des Algarves (en 1826–1826) sous le nom de Pierre IV. Fils et successeur du roi Jean VI (roi du Royaume-Uni de Portugal, du Brésil et des Algarves) : il fut tout d’abord Prince de Beira (ce titre servant alors à désigner l'héritier en second de la couronne portugaise) puis Infant de Portugal (en 1801 : à la mort de son frère aîné, l'infant Antoine).

En novembre 1807 l'invasion du Portugal par l'armée de Napoléon Bonaparte força la famille royale portugaise et la cour de Lisbonne (soit, en tout, environ 10 000 personnes) à s'embarquer pour le Brésil où ils arrivèrent en mars 1808, à Rio de Janeiro (qui devint alors le nouveau siège - en ’’exil’’ - du gouvernement portugais).
En 1816, Pierre y fut titré duc de Bragance et prince du Brésil, par son père, le roi Jean VI. Par la suite, il épousera (le 6 novembre 1817 à Rio de Janeiro), l'archiduchesse Marie Léopoldine d'Autriche (1797-1826) (fille de l'empereur François Ier), dont il aura sept enfants (dont le futur empereur Pierre II du Brésil, né en 1825).

En 1821, le roi Jean VI du Portugal retourna au Portugal, laissant l'infant Pierre comme régent du Brésil. Et, le 13 mai 1822, l’infant du Portugal Pierre fut proclamé « Défenseur et protecteur perpétuel du Brésil » par la municipalité de Rio de Janeiro. Enfin, le 7 septembre 1822 le régent Pierre proclame (à São Paulo) l'indépendance du Brésil. Et le 12 octobre (jour de ses 24 ans) sur la place Santana de Rio de Janeiro il devient empereur du Brésil sous le nom de Pierre Ier, avant d’être couronné empereur du Brésil dans la même ville : le 1er décembre 1822.

En mars 1826, à la mort de son père Jean VI, l’empereur Pierre Ier du Brésil devient néanmoins roi du Portugal sous le nom de Pierre IV. Néanmoins, il choisit alors de rester au Brésil et (le 2 mai 1826) abdique la couronne portugaise en faveur de sa fille aînée, la princesse Marie (alors âgée de 7 ans) et non pas en faveur de son fils le prince Pierre (âgé de 5 mois), promis - lui - à lui succéder sur le trône du Brésil.

Alors, la situation a violemment dégénéré au Portugal où le régent Michel (frère de Pierre Ier et oncle de Marie II) a déchu sa nièce du trône (le 28 juin 1828) et s'est proclamé roi de Portugal et des Algarves sous le nom de Michel Ier. Ainsi, le 7 avril 1831 l'empereur Pierre Ier abdiquera la couronne brésilienne (en faveur de son fils, qui devint alors l'empereur Pierre II du Brésil) et repart pour le Portugal (en reprenant le titre de duc de Bragance) avec sa fille la reine Marie II de Portugal (qui embarque avec lui).
L'ex-empereur Pierre et sa fille la reine Marie II, entreprendront alors la reconquête du Portugal à partir des îles Açores : aidés en cela par la France de la Monarchie de Juillet et par le Royaume-Uni (et, à partir de 1833, par le pouvoir espagnol). Victorieux en mai 1834, Pierre et sa fille condamneront alors l’usurpateur Michel Ier et ses futurs descendants à un exil perpétuel.

La jeune reine Marie II (qui a à peine quinze ans) reprend alors le pouvoir, sous la régence de son père, puis est déclarée majeure le 12 septembre de la même année ; son père - l'ex-empereur Pierre - mourant de la tuberculose à peine douze jours plus tard. L’empereur Pierre Ier sera d’abord inhumé à Lisbonne puis (à partir du 7 septembre 1972) à São Paulo, dans la crypte du monument de l'Ipiranga : à l'endroit même où, en septembre 1822 (150 ans plus tôt), il avait proclamé l'indépendance du Brésil.
(source)