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les chroniques d'Istvan

histoire

Louis II de Bavière (7)

13 Mai 2008 , Rédigé par Istvan Publié dans #Histoire

Légende et régence.

 

 

On élimina donc Louis II pour des raisons politiques : on ne pouvait pas mettre en péril la nouvelle régence en risquant une évasion du roi. Très aimé et respecté, tôt ou tard les choses auraient mal tourné et les traîtres auraient pu craindre une sentence exemplaire pour l’accusation de coup d’état. Tout fut donc pour le mieux et la disparition du roi arrangea tout le monde. On célébra ses obsèques en grande pompe le 19 juin 1886, en ayant au préalable empêché la reine-mère de venir se recueillir à Berg, puis à Munich, auprès de son fils. On fit une autopsie qui ne révéla rien des causes de la mort, mais qui s’efforça de justifier la démence à tout prix, en pesant le cerveau du roi et en remarquant, entre autres, un poids inférieur à la normale. La régence de Luitpold construisit donc sa légitimité sur la légende maintenant en vogue du « roi-fou ». Si Luitpold n’avait vraiment pas été intéressé par le pouvoir comme il l’a si souvent dit, pourquoi ne pas avoir transmis la couronne à son fils Ludwig, puisque Otto, le frère du roi, ne régnait qu’en principe à cause de sa folie ? Au lieu de cela, il prit la régence, ne conférant le titre de roi à son fils qu’à sa mort en 1912. Ludwig devint le roi Louis III et fut témoin six ans plus tard de la fin du royaume de Bavière.



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L'histoire de Prague

12 Mai 2008 , Rédigé par Istvan Publié dans #Histoire

Prague (en tchèque Praha ) est la capitale et la plus grande ville de la République Tchèque. Elle est également la capitale de la Bohême. Elle est traversée par la Vltva (Moldau en allemand).

 


La ville aux cent clochers (qualificatif approximatif : Prague compte en réalité 550 tours) a miraculeusement échappé aux destructions de la Seconde Guerre Mondiale et offre une architecture mêlant les styles roman, gothique, baroque rococo, Art nouveau, et Cubiste. Depuis 1992, le centre ville historique est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO.

D'après la légende, la ville fut fondée sur l'ordre de Libuse, prophétesse et fondatrice mythique de la lignée régnante des Premyslides. D'autres enfin, fascinés par le caractère magique de la ville, affirment qu'elle est le seuil, la porte d'accès vers d'autres mondes ou d'autres dimensions.


Prague médiévale :

En 1170, Vladislav II fait construire, en bois, le premier pont sur la Vltava, le pont de Judith qui, écroulé en 1342 sera remplacé par un pont de pierre, le célèbre pont Charles.


La vieille vile de Prague se développe autour de son noyau historique de Týn et est peuplée de Tchèques  et d'une communauté juive dans ce qui deviendra Josefoy ; en 1270, la Synagogue Vieille Nouvelle est construite.

La ville connait son apogée avec le roi de Bohême et futur empereur germanique Charles IV  qui fait édifier le Pont Charles (1357), la cathédrale Saint Guy (1344); fonde en avril 1348, l'université Charles , la première université allemande, et étend la ville à l'est et au sud pour créer la Nouvelle Ville  (1347) qui double la superficie de la Vieille-Ville.

En 1355, Charles IV fait de Prague la capitale du Saint Empire romain germanique.
 

Prague est alors un centre culturel et religieux de première importance et c'est ici que naissent les premiers balbutiements de la  Réforme avec  Jan Hus. Ce dernier prêchait contre les abus de la hiérarchie catholique, en particulier contre le trafic des indulgences. Sa mort, en 1415, sur le bûcher, lors du concile de Constance  met le feu aux poudres en Bohême et marque le début des croisades contre les hussites qui mettent un terme à cette expansion urbaine.


En 1419, les Hussites prennent le contrôle de la ville, l'empereur Sigismond envoie une armée pour reprendre possession de la ville mais celle-ci est défaite. Ce n'est qu'à la bataille de Lipany en 1434, que les Pragois seront mis en déroute. Toujours insoumise, la diète de Bohême, réunie dans l'hôtel de ville de la Vieille-Ville, élit pour roi Georges de Podebrady le 27 février 1458. Préférant un souverain slave plutôt qu'un Habsbourg, la diète élit  Vladislas Jagalon en remplacement de Georges 1er.

Sous les Habsbourg :

Mais la fille de Vladislav IV, Anna Jagellon  épouse Ferdiand d'Autriche, selon un accord dynastique arrangé par Maximilien 1er du Saint Empire  en 1515, et la ville repasse bientôt sous domination habsbourgeoise.


De 1583 à 1612, sous le règne de Rodolphe II du Saint Empire , elle est de nouveau capitale impériale et connait une ère de prospérité culturelle à laquelle met fin la seconde défenestration de Prague ben 1618 qui déclenche la guerre ouverte de la noblesse tchèque, largement protestante, envers le pouvoir impérial (et catholique) des Habsbourg et, au niveau européen, la guerre de Trente Ans.

 La défaite des armées tchèques à la bataille de la Montagne Blanche en novembre 1620 et la décapitation, place de la Vieille-Ville, des vingt-sept meneurs de la révolte marquent, pour longtemps, la fin des espoirs d'indépendance des États de Bohême.

Au niveau politique, en 1627, Ferdinand II annule la Charte de Vladislav Jagellon (1500) et impose la Nouvelle Charte des États de Bohême (en allemand, Verneuerte Landesordnung, en tchèque, Obnovené zřízení zemské) qui impose la germanisation de l'enseignement et de l'administration.




La paix de Prague y est signée en 1635 entre l'empereur et certains princes allemands protestants. En 1648, à la fin de la guerre de Trente Ans, la rive gauche de la ville (Hradčany et Malá Strana) est envahie et pillée par les armées protestantes suédoises peu avant que les traités de Westphalie ne mettent fin aux hostilités qui ont mis l'Europe centrale à feu et à sang.

S'ensuit un siècle de paix qui voit la ville s'embellir avec l'édification de chefs-d'œuvre baroques comme l'église Saint-Nicolas de Malá Strana, les palais Kinský et Šternberk, l'archevêché de Prague et l'achèvement baroque du Château de Prague.

 

 

Le 12 février 1784 est une date importante dans l'histoire de Prague : elle naît alors officiellement de la fusion des quatre villes originelles que sont :

  • Hradcany, le quartier « noble » autour du Château de Prague,
  • Mala Strana , le « Petit-Côté » sis entre Hradčany et la Vltava
  • la Vieille Ville, 
  • la Nouvelle Ville, créée en 1348.

La "métropole royale de Prague"  est la seconde ville de l'Empire avec soixante-seize-mille habitants et 143 hectares. Josefov, le ghetto juif au sein même de la Vieille Ville conserve encore un statut séparé et autonome.

Le XIX eme siècle :

En 1848, toute l'Europe démocratique se soulève contre ses monarques et Prague est l'un des centres les plus radicaux en la matière. Cependant, le prince de Windisch-Graetz entre dans la ville le le 27 juin 1848, et dissout dans le sang la Diète de Bohême.


Prague, où se côtoient toujours et s'affrontent souvent Tchèques, Allemands et juifs , devient un véritable « bouillon de culture ».

Les fortifications du Moyen Âge sont progressivement abattues pour faire place à une ville en pleine croissance (elle atteint le demi-million d'habitants à la fin du siècle). Les Tchèques prennent peu à peu le pouvoir et leur revanche : ils ont la majorité du premier conseil municipal en 1861.

À nouveau capitale

La ville est modernisée et étendue. En 1922, la Grande Prague est fondée  Elle connait un développement urbain sans précédent, se voit adjoindre nombre de théâtres, la place Venceslas est refaite, en 1928, pour faire place au trafic automobile, la cathédrale Saint Guy est achevée en 1929 à temps pour fêter dignement le millénaire de la mort de Saint Venceslas.



La crise de 1929 ralentit ce développement sans pour autant l'arrêter. L'aéroport de Praha Ruzyne est alors mis en service. En 1938, Prague compte un million d'habitants.

Le cubisme connaît une vogue toute particulière grâce à des architectes comme Pavel Janák, Josef Gočár ou  Josef Chochol qui créent ce style typiquement tchécoslovaque : le rondocubisme. Un quartier entièrement cubiste se construit à Vyšehrad.


Peu avant la Seconde Guerre mondiale, Prague accueille les réfugiés tchèques expulsés des Sudètes rattachés au Troisième Reich suite aux accords de Munich. Le 15 mars 1939, la Bohême-Moravie est conquise dans son intégralité et Adolf Hitler parade au Château de Prague. Les universités et grandes écoles sont fermées et les manifestations estudiantines réprimées dans le sang. Le 27 mai 1942, dans Hradčany, un attentat coûte la vie au SS-Obergruppenführer Reinhard Heydrich, surnommé « le bourreau ».



Prague perd une part importante, sinon en nombre du moins en ce qu'elle participait indéniablement au rayonnement culturel de la ville, de sa population. Exilés, ou déportés au camp de concentration de Theresienstadt ou ailleurs, la communauté juive de Prague est - littéralement - décimée.

Le 5 mai 1945 éclate la Libération de la ville par une Résistance largement improvisée autour d'un Conseil national tchèque (Česká národní rada ou ČNR) qui prend la tête de l'insurrection. Le 8 mai, les troupes allemandes capitulent et selon des accords préalables, l'Armée rouge « libère » Prague le 9 mai 1945.


Peu après la Seconde Guerre mondiale, le Parti communiste tchécoslovaque monte en puissance. Les élections de 1946 et de 1948 donnent la majorité aux communistes à Prague qui y organisent, en février 1948 le coup de Prague.

Un impressionnant monument à la gloire du camarade Staline est construit sur le front du Parc de Letná : ouvriers, kolkhoziens et soldats se pressent derrière le « petit père des peuples » en un ensemble, sinon grandiose, du moins impressionnant.


En 1960, une nouvelle sectorisation de la ville est adoptée (de 1 à 10), laquelle est encore largement en place aux débuts du XXI eme siècle et quatre villes de banlieue supplémentaires sont absorbées par la métropole. La décennie des années soixante est surtout marquée par un programme de construction massif dans les banlieues où la construction en panneaux préfabriqués fait surnommer les HLM tchécoslovaques panelák (mot construit à partir du mot « panneau »).

En 1968, le Printemps de Prague marque la ville de façon éphémère, il est écrasé en août par les tanks des armées du Pacte de Varsovie. L'aéroport de Praha-Ruzyně voit atterrir les avions russes avec des équipements de combat. Les Pragois improvisent une résistance et des combats ont lieu, en particulier autour de la radio-télévision tchécoslovaque et du musée national tout proche. Le XIV eme  congrès du PCT marque la fin des hostilités, du Printemps de Prague et le début de la Normalisation en Tchécoslovaquie.


En 1969, Prague devient la capitale de la République socialiste tchèque, l'une des deux républiques de la République socialiste tchécoslovaque (dont elle reste la métropole) qui se transforme en une fédération sans que son nom, cependant, ne soit changé.

Mais ces années sombres au niveau politique et stagnantes au niveau économique n'empêchent pas la ville de continuer sa croissance. Le projet, presque centenaire, du métro de Prague et celui de la magistrála, la voie rapide qui traverse la ville sont mis en œuvre. Le pont de Nusle joint les deux projets en faisant passer le métro sous l'entablement du pont routier.


Les années 1980 voient quelques grands travaux entrepris pour équiper ou embellir la ville : le théâtre national de Prague est restauré et rouvert en 1983, le Palais des congrès ouvre ses portes et le quartier de Pankrác se couvre de tours plus ambitieuses (et plus vides) les unes que les autres. À Žižkov, la tour d'émission de la radio-télévision tchécoslovaque est alors édifiée et reste à ce jour le point culminant de la ville.


La Révolution de velours, en 1990, marque pour Prague comme pour le reste du pays un grand changement : les signes du pouvoir communiste sont supprimés et le nom de certaines rues, places ou stations du métro sont « démocratisés ». Le pape Jean-Paul II honore la ville de leur visite.


En 1992, le centre historique de la ville est inscrit sur la liste du patrimoine mondial. Au 1er janvier 1993, elle devient la capitale de la République tchèque.

Une réforme administrative, en 1995, définit une nouvelle segmentation des différents arrondissements de la ville qui deviennent plus autonomes. Vers la fin des années 1990, les banlieues voient l'éclosion des premiers centres commerciaux sur le modèle de ceux de l'ouest.

La crue « bimillénaire » de la Vltava, en août 2002, nécessite l'évacuation de parties entières de la ville : Karlín, Holešovice ou le bas de Malá Strana se retrouvent sous les eaux. Si le métro de Prague est alors, lui aussi, inondé et mis hors service pour environ six mois, cela a lieu au milieu de la nuit et on ne déplore aucune victime. Par chance également, la Vieille Ville est protégée par des barrières anti-inondations et, contrairement aux inondations précédentes, reste hors d'atteinte des eaux.

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Louis II de Bavière (6)

8 Mai 2008 , Rédigé par Istvan Publié dans #Histoire

Du 9 au 10 juin 1886, la première tentative de capture échoua lamentablement parce que Louis, averti, avait fait arrêter la commission.



Ils furent libérés peu de temps après, sans que le roi soit au courant.

Le comte Dürckheim, dernier fidèle de Louis, arrivé après le départ de la première commission, rédigea avec le monarque, en l’antidatant au 9 juin pour devancer l’annonce de la régence, une proclamation d’appel à ses fidèles. Seul le journal de Bamberg la publia, car tous les moyens de communication étaient déjà sous contrôle.

La journée du 11 juin se passe pour le roi dans l’angoisse, car Dürckheim vient d’être rappelé à Munich par le ministère de la guerre. Il est désormais seul avec quelques domestiques. La deuxième commission est maintenant arrivée : elle est introduite dans la forteresse, cernée par les gendarmes. On lui annonce que le roi a demandé un dîner dans la Salle des Chanteurs et qu’il va sortir de ses appartements pour s’y rendre.



C’est donc en se rendant déjeuner que Louis est capturé, alors qu’il s’apprêtait à monter le grand escalier. On l’emmena rapidement au château de Berg. Le désespoir du début, bien compréhensible, cède la place à l’instinct de survie. L’évasion est déjà prévue depuis que Dürckheim est parti. Avant d’arriver à Munich, il a eu le temps de prévenir les fidèles et de mettre au point les derniers détails. Une fois arrivé à Berg, Louis comprend tout de suite qu’il est considéré comme un individu dangereux car les fenêtres sont grillagées, des judas sont percés dans les portes… Malgré cet isolement, le roi peut encore communiquer avec l’extérieur grâce à des domestiques fidèles qui font passer des messages sous les assiettes remplies. Louis sait que l’on en veut à sa vie et cherche à connaître tous les détails sur sa surveillance à l’intérieur et à l’extérieur du château. Une première promenade en compagnie de Gudden le 13 juin lui permet de reconnaître les lieux.



Ayant enfin convenu d’une seconde excursion dans la soirée, Louis attend désormais de pied ferme. A 18h45 environ, Gudden et Louis sortent, munis de parapluies parce que le temps est toujours menaçant. Gudden renvoie en aparté ses infirmiers qui s’apprêtaient à les suivre. Ceux-ci les voient s’éloigner et s’enfoncer plus loin vers le lac, en direction de la sortie du parc. Celui-ci est quadrillé par les gendarmes embusqués. Ce jour là, il a été formellement interdit à quiconque dans les environs de s’approcher du château.



Un peu plus loin, une voiture mandatée par Dürckheim attend le roi, ainsi qu’une barque conduite par le pêcheur Lidl, chargé d’emmener Louis, dès qu’il aura sauté à l’eau . Pendant cette nuit de tempête, Hornig et son frère canotent au-delà du lieu stratégique, afin de protéger la fuite du roi. Il est environ 18h55 lorsque le roi se précipite dans les flots, laissant sur place son médecin - il n’a pas une minute à perdre. Hélas, deux coups de feu partent depuis la pénombre du bois, et Louis s’écroule à plat ventre en travers de la barque de Lidl  dans laquelle il s’apprêtait à monter. Effrayé, celui-ci repousse le corps à l’eau et disparaît. Quant à Gudden, son cas est beaucoup complexe que celui du roi. Une chose est certaine, il n’y a pas eu de lutte entre les deux hommes, contrairement à ce qui a été prétendu par Eulenburg dans son fameux rapport. Autre certitude, Gudden est bien mort après le roi. Il est clair que l’on a voulu supprimer un témoin gênant, que celui-ci ait été ou non au courant de la tentative d’évasion de Louis.




De nombreuses questions se posent :

 

1. Comment expliquer que le roi n’ait pas eu d’eau dans les poumons ? Il n’a donc pu se noyer, ni avoir subi une hydrocution, puisque la mort dans ce dernier cas se produit par noyade.

2. Si le roi avait tué Gudden et succombé à une crise cardiaque, comment expliquer que personne n’ait rien entendu des cris de détresse de Gudden se débattant, alors que le parc était truffé de gendarmes ? Rappelons que Gudden, en début d'après-midi, avait ordonné à des sentinelles de se poster dissimulées sur le chemin emprunté par lui et le roi (rapport de Zanders). I. Si le roi n’a pas tué Gudden et tout de même succombé à une crise cardiaque, comment expliquer que Gudden n’ait pas donné l’alerte ? Et dans ce cas, comment et surtout pourquoi le médecin serait-il mort ?

3. Pourquoi les « recherches » des corps n’ont été entreprises qu’à partir de dix heures du soir, alors que les deux hommes devaient être rentrés pour huit heures ?

4. Pourquoi les récits concernant le repêchage des corps divergent-ils autant ?

5. Comment le prince Eulenburg, envoyé de Bismarck, a t-il pu constater le lendemain des traces de strangulation sur le cou de Gudden, alors que des analyses minutieuses n’avaient rien révélé ?

6. Pourquoi chercha t-on les deux hommes partout dans le parc, sauf dans la zone où on les avait vu descendre ?

7. Pourquoi fit-on jurer sous serment aux témoins directs et indirects, de ne rien révéler de ce qu’ils avaient vu ou entendu cette nuit là, sous peine d’exil ou de mort ?

Ces questions et nombre d’autres restent toujours sans réponse si l’on veut admettre la thèse officielle. L'assassinat de Louis II de Bavière est en revanche la seule version historiquement plausible.

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Louis II de Bavière (5)

5 Mai 2008 , Rédigé par Istvan Publié dans #Histoire


Une crise politique, comment conjurer contre son roi


Les vraies raisons qui conduisirent le gouvernement à déposer le roi ne sont ni d’ordre financier, ni d’ordre médical. Les finances royales, et non publiques, étaient endettées à la mort de Louis d’environ 14 millions de Marks. Pour combler les déficits de sa caisse privée (autrement dit, l'ensemble de sa fortune personnelle et de ses revenus de souverain), il eut recours à des emprunts dont les remboursements étaient planifiés pour la moitié de cette somme.

 


Toutefois, si ces dettes n’ont pas pu être remboursées plus tôt, c’est uniquement parce que les tentatives du roi dans les années 1884 pour assainir ses finances ont été mises en échec par sa trésorerie avec l'aval du gouvernement. Les nombreuses propositions de banquiers et de différents organismes pour aider le roi à planifier les échéances de remboursements, avec des taux qui lui auraient permis d’y voir plus clair, n’ont jamais été transmises par le gouvernement au monarque, ou bien tout simplement détournées.

Louis était disposé à faire des économies dans sa vie domestique. Tout ce qu’il voulait, c’était pouvoir mener à bien l’achèvement de ses constructions. De nombreuses solutions auraient pu l’y aider. Le gouvernement refusa également de lui accorder un prêt sur la caisse pourtant excédentaire de 300 millions de Marks. Pourquoi donc pousser le roi dans ses derniers retranchements ? La réponse est politique. Il faut affaiblir sa position et l'obliger à abdiquer de lui même en le rendant dépendant financièrement.

 


La folie ne sera que le prétexte pour détruire l’image publique du roi. Il faut que le souverain devienne un objet de scandale afin de le désarmer. En réalité, Louis, qui jusque là avait toujours favorisé un gouvernement libéral favorable à la Prusse, décida au début des années 80 de changer son orientation politique, en accord avec la nouvelle majorité parlementaire en Bavière de tendance conservatrice. Il voit donc là l'occasion de mener à bien sa réforme. Or, le gouvernement en place ne l’entend pas de cette oreille, pas plus que la Prusse d’ailleurs. C’est à partir de ce moment que tout bascule pour Louis : dès lors, commence une campagne de dénigrement relayée par la presse où l’on dit tout et n’importe quoi pour préparer l’opinion publique. Tirant parti de l’isolement du roi et d’un entourage corrompu, on agit avec discrétion. De son côté, le prince Luitpold, attendant depuis toujours un signe du Destin pour le placer sur le trône, saute sur l’occasion dès que le premier ministre Lutz lui fait part de son désir d’écarter le roi.

 


Luitpold est un conservateur, mais pour les besoins du complot s’allie avec les libéraux. Si Luitpold obtient le pouvoir, cela arrangera tout le monde : avec lui les conservateurs, jusque là mis de côté par Louis II, sont assurés de retrouver une position prédominante, et les libéraux resteront au pouvoir puisqu’il le leur a promis. Il n’a de toutes façons pas le choix car désormais le prince devra rendre ses comptes à Berlin. Petit à petit , le piège se refermera autour du roi sans qu’il s’en rende compte immédiatement.

En 1886, sa décision de remanier au plus vite avant la fin juin son ministère accéléra les choses et signa son arrêt de mort. On fit donc appel au docteur Gudden, directeur de l’asile psychiatrique de Munich pour qu’il rédige et valide un rapport sur la santé mentale de Louis. En effet, il fallait neutraliser le roi au plus vite. Une semaine avant l’arrestation du monarque, ce rapport ne contenait encore aucun élément probant, comme l’atteste une lettre du premier ministre au médecin. On inventa donc en payant grassement ou en menaçant qui de droit, et, pendant que l’on préparait activement la Régence à Munich, une commission d’aliénistes se mit en route pour Neuschwanstein afin de capturer Louis comme un animal.

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Louis II de Bavière (4)

3 Mai 2008 , Rédigé par Istvan Publié dans #Histoire


Une existence solitaire


Déjà attiré par la solitude, Louis s’y adonnera pleinement après l’intégration de la Bavière à l’empire allemand en 1870. Le monde l’écoeurait et il avait envie plus que jamais de contrecarrer cette laideur en bâtissant des châteaux qui devaient être la réponse par l’Art au monde politicien.


 

Dès lors, Louis vivra comme il l’entend en gouvernant loin de Munich. C’est l’état qui devra venir à lui dans ses chères montagnes ! On ne lui pardonnera pas cette incartade aux règles du pouvoir : la légende du « roi fou » sera petit à petit propagée. Toutes ses particularités seront interprétées dans le mauvais sens, sa propension à vivre la nuit , son goût pour la beauté, ses dépenses, ses rapports avec ses domestiques, ses habitudes vestimentaires, langagières, son caractère, etc…


Tout au long de sa vie, le roi ne perdra jamais sa lucidité, en revanche, il fit trop confiance à des gens qui le trahiront quand le vent tournera.  On racontera tout ce qu’il est possible de raconter, et ces rumeurs persistent encore aujourd’hui. Les journaux intimes du roi, au nombre de neuf , devront apporter la preuve de son homosexualité, alors que rien ne permet d’en tirer la moindre certitude.

Louis condamne formellement l’amour charnel, et lorsqu’il parle par exemple de « l’amour et l’amitié » qu’il porte à Richard Hornig, il ne faut pas comprendre cet « amour » comme une relation coupable. Au contraire, il s’agit d’un degré supérieur de l’amitié, une sorte d’abandon spirituel total qu’exige le roi de la part de son ami.



Louis n’emploie pas les mêmes termes pour qualifier l’amour pur, autrement dit une amitié supérieure, et l’amour sensuel. En clair, terrorisé et mortifié par sa tendance à l’autoérotisme, Louis n’a jamais pu avoir la moindre prétention à une relation homosexuelle, ce que prouvent les journaux après une lecture attentive. Louis condamne l’amour sensuel quel qu’il soit, par conséquent, se poser la question de l’homosexualité du roi est une fausse question. Sa proximité envers les hommes n’est que le résultat de son éducation presque exclusivement masculine, et aussi probablement de troubles narcissiques issus de l’enfance et qui le poussent toujours vers des gens de son sexe, comme une sorte de miroir idéal à ce qu’il voudrait être. Louis n’a jamais non plus été « fou », ce n’était ni un paranoïaque, ni un schizophrène, mais un homme devenu dépressif, blessé dans ses convictions d’idéal, victime de sa propre sensibilité.


 


Le grand tort du roi est d’avoir voulu vivre comme il l’entendait, en méprisant les joutes politiques. Devenu gênant , on l’élimina purement et simplement.

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Louis II de Bavière (3)

30 Avril 2008 , Rédigé par Istvan Publié dans #Histoire


Fiançailles et amitiés

Le roi Louis est resté fiancé à sa cousine Sophie-Charlotte durant dix mois, du mois de janvier 1867 au mois de novembre de la même année. Désespéré du départ de Wagner en décembre 1865, Louis eut l’occasion de confier son amertume et de la partager avec sa cousine éloignée Sophie, une amie d’enfance et sœur de l’impératrice Elisabeth.

 


La jeune fille, de deux ans la cadette du roi, partageait son enthousiasme pour le musicien. Ils commencèrent donc à se fréquenter assidûment durant l’année 1866, et à échanger une correspondance suivie. Cette amitié apparut bientôt suspecte à Ludovica, la mère de Sophie. Louis fut alors mis en demeure de se déclarer pour de bon : Sophie ne pouvait plus en effet continuer à fréquenter le roi, car l’on commençait à jaser.

De son côté, Sophie, poussée par sa mère qui rêvait pour elle d’un tel parti, feignit l’amour envers son cousin et se déclara ouvertement désespérée , laissant entendre qu’elle pourrait entrer dans les ordres. La ruse fit mouche dans le cœur honnête de Louis : profondément attristé à l’idée de perdre cette amitié qui lui était chère, il fit savoir autour de lui que ses sentiments pour Sophie dépassaient le cadre de simples rapports fraternels. Il le crut lui-même sincèrement. Sophie était peut-être la femme qu’il lui fallait. Il finit par admettre cette idée, et les fiançailles furent conclues le 22 janvier 1867.

 


Mais petit à petit, les deux jeunes gens découvrirent qu’ils n’avaient rien à se dire et rien du tout en commun. Louis, qui n’avait jamais aimé Sophie autrement que comme une sœur, comprit vite qu’un mariage serait une hérésie qui les rendrait tous deux malheureux. Sophie, quant à elle, trahissait le roi de Bavière en entretenant une relation au moins épistolaire et enflammée avec un photographe de la cour, Edgar Hanfstaengl. De nombreux indices laissent penser que le roi fut mis au courant de cette affaire, ce qui lui donna meilleure conscience pour rompre. Même s’il n’aimait pas Sophie, ce qui était réciproque, Louis fut sans aucun doute profondément blessé. Sophie fut mariée bien vite, à peine un an après la rupture, pour éviter que le scandale de sa relation fût étalé. Elle devint duchesse d’Alençon et mourut, héroïque, dans l’incendie du Bazar de la Charité en 1897, à Paris.
 


La relation du roi avec la sœur de Sophie, Elisabeth, fut par contre tout autre. Sissi était âgée de huit ans de plus que son royal cousin. Louis se fâcha avec elle à l’occasion de la rupture de ses fiançailles, mais renoua à la fin des années 1870. Ils découvrirent alors qu’ils partageaient tous deux de nombreux points communs suite aux différentes désillusions qui les avaient accablés. Ils avaient le goût de la solitude, le souci d’éviter le plus possible leurs contemporains qui les jugeaient mal, la poésie de l’âme et une profonde compréhension de l’humanité.
 


Les années 1880 virent naître entre eux une correspondance suivie où ils se donnaient respectivement le nom de l’Aigle et de la Mouette . Leur amour qui resta platonique était fondé avant tout sur une grande communauté d’esprit, même si Elisabeth par moments préférait éviter son cousin, ne comprenant pas qu’il avait à cet instant sans aucun doute un grand besoin d’elle. Sissi fut désespérée par la mort de Louis et accusa, avec raison, la régence d’en être responsable . Les amitiés du roi allaient aussi bien aux hommes qu’aux femmes, si Louis jugeait l’un ou l’autre digne d’intérêt. Parmi les connaissances qui marquèrent sa vie il y eut de nombreuses actrices, dont Lila von Buylyowsky avec qui les choses allèrent assez loin et que Louis fréquenta durant six ans. C’est la reine-mère Marie qui signifia son congé à l’actrice en disant que le roi ne se marierait jamais tant que Lila resterait en Bavière. Toute sa vie , Louis eut une soif constante d’affection et la rechercha désespérément. Il tendra consciemment ou non à reconstruire ce lien brisé, et craindra en même temps de trop s’attacher par peur de souffrir. Du côté des hommes, Joseph Kainz et Richard Hornig (si l’on excepte Wagner) furent sans doute les amitiés les plus marquantes dans la vie du roi : le premier symbolisant une sorte de fils spirituel, le deuxième symbolisant plutôt le vassal idéal aux côtés de son seigneur. Il trahira le roi en 1886, livrant de faux témoignages, soumis à la pression gouvernementale. Il essaiera de se racheter en participant à la tentative d’évasion du roi.
 

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Louis II de Bavière (2)

28 Avril 2008 , Rédigé par Istvan Publié dans #Histoire


Louis II et la politique



Contrairement à l’opinion couramment répandue, Louis II a toujours été un fin politique, lorsque la situation l’exigeait. La première crise se produisit en 1866, deux ans après son accession au trône. La Prusse rêvait depuis longtemps, sous la pression de Bismarck, d’exclure l’Autriche de l’alliance germanique, ceci dans le but d’isoler l’empire de François-Joseph et de renforcer l’unité allemande. Or, par tradition, la Bavière est alliée de l’Autriche et doit respecter les traités en combattant la Prusse aux côtés des autrichiens. Louis sait parfaitement que son armée est sous équipée et en nombre insuffisant.

 


Louis, contraint et forcé, ordonnera donc la mobilisation le 10 mai 1866. Il se rendra dans l’Île des Roses au milieu du lac de Starnberg suivre désormais la suite des opérations. Sa fuite à l’Île des Roses, condamnée sévèrement par tout le monde, est une provocation consciente et une opposition déclarée vis à vis de ce qui est en train de se passer. En quittant ainsi la scène officielle et en se plaçant sur un terrain relativement neutre, le roi de Bavière sauve la situation. Il combat la Prusse puisque les traités et sa conviction intime l'y poussent, mais sans toutefois se montrer franchement trop hostile. L'intérêt futur du pays est en jeu.  Bismarck en saura gré à Louis. Il a par son attitude prudente, contrairement à ses généraux, évité un sort trop sévère à la Bavière.

 



L’unification allemande de 1870 sera donc la conséquence logique de 1866, « la guerre civile » comme l’appellera Louis. Il lui faudra se ranger, conformément aux nouveaux traités, du côté de la Prusse, contre la France. . Mais il lui faudra encore accomplir le pire : les différents royaumes qui composaient le pays devront maintenant rendre tous leurs comptes à l’autorité supérieure de Berlin, manipulée par Bismarck.

 





Louis, intimement attaché à l’indépendance de son pays et désormais farouchement opposé à la Prusse, n’a qu’une peur : se voir englouti tout entier, lui et son royaume, perdre toute autonomie et tout pouvoir. Il exigera en échange que l’on conserve à la Bavière certaines prérogatives lui garantissant une relative indépendance. On les lui accordera.

Guillaume Ier fut donc proclamé "empereur allemand" le 18 janvier 1871 dans la Galerie des Glaces de Versailles en présence de tous les princes allemands, sauf de Louis II, désespéré et furieux. Seul son frère Otto était présent, mortifié lui aussi.

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Louis II de Bavière (1)

27 Avril 2008 , Rédigé par Istvan Publié dans #Histoire


Louis II et la musique de l’Avenir

 

Louis a depuis longtemps fait la connaissance de Wagner, même si ce n’est qu’à travers ses écrits qu’il connaît presque par cœur. Le musicien a transformé sa vie : la protection et la révélation au monde de cet artiste sera sa mission divine. Tout de suite il faut expliquer les choses : Richard Wagner représente pour le jeune roi le père spirituel dont il a toujours, consciemment ou non, rêvé. Ses aspirations, ses idées sur l’Art, sa vision du monde sont aussi les siennes.

 


C’est à l’âge de 16 ans en 1861 que le premier choc s’est produit en écoutant Lohengrin: le prince en ressentit une véritable transformation. Cette musique, cette harmonie de sons alliée à une poésie qui la transcende, voilà le monde tel qu’il le voudrait… L’univers est là, devant ses yeux éblouis. Il n’aura de cesse dès lors de traquer tout ce qui concerne l’artiste.

 


Une fois roi, Louis fera venir le compositeur à sa cour et le recevra après l’avoir fait chercher jusqu’en Autriche. La rencontre tant espérée se produira entre les deux génies le 5 mai 1864, au palais royal de Munich. Louis n’a qu’un désir, que l’œuvre du maître éclate au grand jour. Pour cela il lui donnera d’importants moyens, et même plus, son enthousiasme sans limites, envers et contre tout. 


D’une certaine façon, l’œuvre de Wagner est aussi la sienne puisque sa clairvoyance et son appui aussi bien moral que financier le mèneront jusqu’au sommet, jusqu’à la consécration.

Désormais loin de Munich depuis décembre 1865, suite à une campagne qui le força à partir, le musicien n’entretiendra plus que des rapports surtout épistolaires avec son souverain. Celui-ci n’en continuera pourtant pas moins à le soutenir et à sauver plusieurs fois de la faillite l’entreprise bayreuthienne. Le temple du wagnérisme verra ainsi son inauguration en 1876, grâce à Louis II qui se rendra personnellement deux fois au festival. Il a toujours été faux de prétendre que Wagner avait une quelconque influence politique sur Louis. Le roi ne tolérait pas que quiconque lui dictât ses ordres, ou même qu’on cherchât à le subvertir d’une manière ou d’une autre. Wagner s’y est cependant essayé sous la pression prussienne. Or, Louis II, dès que la question politique était abordée changeait immédiatement de sujet. Les multiples tentatives de Wagner pour que le roi remanie son cabinet échouèrent lamentablement. De plus, ses idées personnelles n’ont jamais souffert d’une influence extérieure.

 


Louis a toujours su faire la différence entre l’homme et son œuvre. Enfin, il est primordial de préciser que sans la clairvoyance et la protection de Louis II, ni Tristan et Isolde, ni Les Maîtres Chanteurs, ni la Tétralogie, ni Parsifal n'auraient pu voir le jour. Comme le reconnaîtra plus tard Wagner, non sans amertume, " Je dois tout au Roi ; sans lui, je ne serais rien..."

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Louis II de Bavière

26 Avril 2008 , Rédigé par Istvan Publié dans #Histoire

 


Naissance et jeunesse


Louis Otto Frédéric Guillaume est né le 25 août 1845 au château de Nymphenburg, résidence d’été de la famille royale des Wittelsbach. Son père, Maximilien, n’est encore que le prince héritier, et cela jusqu’en 1848, date de l’abdication du roi Louis Ier, grand-père du nouveau-né.  De son côté, la princesse Marie de Bavière, la mère de Louis, est une Hohenzollern, prussienne de naissance. Tous deux forment un couple hétérogène, lui un érudit consciencieux et peu expansif, elle, avide de grands espaces, de nature, toute en simplicité. Ils seront pour le futur Louis II, et pour son frère Ottto né en 1848, des parents peu présents, quoique sans aucun doute pétris de bonnes intentions.

 


Lorsque Maximilien sera roi et que son fils aîné deviendra à son tour le prince héritier, il décidera pour lui d’une éducation stricte, ambitieuse.  Ajoutons à l’instruction théorique et universelle la discipline physique, comme la danse, l’escrime, le maniement des armes, l’équitation, la natation, le dessin, la musique. Tous ces savoirs ennuieront pour la plupart le jeune prince, sauf la littérature, l’histoire, les sciences naturelles, l’histoire religieuse et l’enseignement du français qu’il possédera plus tard à la perfection.

 


Tout cet enseignement ne laisse donc que peu de place aux contacts humains, et en particulier aux rapports filiaux. Maximilien ne comprend pas son fils aîné qui semble si sensible, qui n’aime que la solitude et par dessus tout l’univers onirique des grandes légendes nordiques. Il ne sait pas lui parler et ne cherche d’ailleurs pas le contact. Quant à Marie, si Louis partage avec elle la passion de l’escalade et de la montagne, il ne peut guère trouver plus de compréhension de son côté, car elle juge ridicule « les envolées » de son fils, comme elle les appelle, ce qui le blesse cruellement. De plus, Otto, son frère, plus ouvert, plus souriant, plus épanoui a sa préférence, et est bien moins compliqué à élever.

 


Louis se replie donc sur lui et développera vis à vis des gens chargés de son éducation, des sentiments souvent bien plus vifs qu’à l’égard de ses parents qu’il craint ou qui l’ennuient. Louis passera une enfance ponctuée de hauts et de bas dans un cadre pourtant magnifique qui remplira sa vie de manière significative : le site grandiose, l’été, de Hohenschwangau où il vivra grâce aux fresques peintes toutes les grandes sagas mythiques comme Lohengrin. Il s’éveillera littéralement à une vie intérieure qui prendra la place de celle, par trop décevante, du monde extérieur. Louis va grandir, petit à petit, dans ce monde qui l’étouffe et auquel il voudrait donner les dimensions de l’Art. Il va devenir grand, très grand, très beau, son caractère idéaliste et visionnaire s’affirmera de plus en plus au fur et à mesure de ses lectures de Scott, Schiller et Goethe. Il assimilera tant bien que mal les données théoriques, mais incomplètes, qui ne le préparent pas à son futur métier de roi.

 


Le 10 mars 1864, Maximilien II rend son dernier soupir à l’âge de seulement 53 ans. Il laisse la couronne dans les mains de son fils Louis, âgé de 18 ans, et armé de la meilleure volonté du monde à défaut d’être préparé comme il se doit à sa lourde charge. Le règne de Louis II de Bavière commence.

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A suivre ......
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Louis IX de France

22 Avril 2008 , Rédigé par Istvan Publié dans #Histoire



Louis IX de France, plus connu sous le nom de saint Louis, est né le 25 avril 1214 à Poissy, et mort le 25 août 1270 à Tunis  pendant la huitième croisade. Il fut roi de France de 1226 à 1270, neuvième de la dynastie des Capétiens directs.

Il développa notamment la justice royale où le roi apparaît alors comme "le justicier suprême".

Il est le fils de Louis VIII (1187-1226), dit Louis le Lion, roi de France, et de Blanche de Castille (1188-1252). Il est aussi le frère aîné de Charles 1er de Sicile (1227-1285), comte d'Anjou.



Roi, diplomate, juriste

Louis IX doit de régner au décès des 4 premiers nés de Blanche de Castille, dont son frère Philippe né en 1209 et mort en 1218. C'est ce qui explique qu'arrivé en  5 eme position, Louis IX ne soit pas majeur au décès du roi Louis VIII.

Dans son testament, Louis VIII confie la régence à Blanche de Castille. Le pouvoir passe "entre les mains d'un enfant, d'une femme et d'un vieillard", Barthélémy de Roye, grand chambrier  à la cour depuis 20 ans (Chronique de Tours).

Louis IX n'a que 12 ans quand il est sacré roi le 29 novembre 1226 à Reims. La régence est assurée par sa mère, Blanche de Castille. En 1234, elle organise le mariage de Louis IX avec Marguerite, la fille du comte Raimond Bérenger IV  de Provence espérant ainsi agréger le comté de Provence au royaume de France, puisque le comte de Provence a a quatre filles. Blanche de Castille garda assez longtemps une grande influence sur le pouvoir, au-delà de la majorité du roi, réputé majeur le 25 avril 1235.



Louis IX prend effectivement le pouvoir à partir de 1241 Il investit son frère Alphonse du comté de Poitiers afin de contraindre la noblesse poitevine à rendre hommage. La soumission de la rébellion de Hugues X de Lusignan lui permet d'asseoir son autorité en une campagne courte (28 avril 1242 au 21 juillet 1242) et dans le même temps de pousser son avantage jusqu'à Saintes pour y déloger le roi Henri III d'Angleterre qui a décidé de rompre la trêve de 1238, et d'aider le comte de Lusignan .

Réputé pour sa piété, Louis IX se taille, grâce aux croisades, une réputation de roi diplomate et juriste dans toute l'Europe. Les royaumes font appel à sa sagesse dans les affaires complexes. Ainsi, il arbitre la succession du comté de Hainaut  par le "Dit de Péronne" du 24 septembre 1256.

Par le traité de Corbeil du 11 mai 1258, Louis IX abandonne sa suzeraineté sur la Catalogne, la Cerdagne et le Roussillon, en échange Jacques 1er d'Aragon renonçe à ses droits sur la Provence et le Languedoc. Pour sceller ce traité, Louis IX marie sa fille Blanche avec l'infant de Castille, Fernand de la Cerda, et Jacques I er d'Aragon maria sa fille l'infante Isaballe   avec le fils de Louis IX, le futur Philippe III.

Le traité de Paris du 28 mai 1258 ratifié le 4 décembre 1259, restitue au royaume de France le Limousin, le Périgord, le Quercy, l'Agenais et une partie de la Saintonge, tandis que pour sa part, Henri III d'Angleterre renonce à la Normandie, au Maine, à l'Anjou et au Poitou, en même temps qu'il accepte de rendre l'hommage pour la Guyenne. Plus tard, lorsque le roi Henri III d'Angleterre connaît des difficultés avec ses barons révoltés, il fait appel à l'arbitrage de Louis IX qui rend en sa faveur le "Dit d'Amiens" du 24 janvier 1264.

 


Louis IX ne ménagea pas sa peine dans les affaires intérieures, le temps qu'il ne passa pas en dehors du royaume. Il dépêcha des enquêteurs royaux pour l'instruire de l'état du pays en 1247, à charge pour eux de réprimer directement dans les domaines de la justice, de l'administration, de la fiscalité et de l'armée.

Il reprend également la Quarantiane le Roi, instituée par Philippe Auguste, une ordonnance qui préfigure les négociations diplomatiques avant les hostilités. L'ordonnance qu'il renouvelle en 1245 permet l'ouverture de négociations avant toute guerre privée, ordalie, duel judiciaire, jugement de Dieu et substitue à certaines coutumes médiévales des formes de justice plus modernes. Ainsi, les justiciables pouvaient dorénavant en appeler au roi dont les décisions judiciaires surpassaient celles de ses vassaux. Le roi Louis IX a de la sorte cassé de nombreuses sentences.


L'influence de l'Église

Très croyant, Louis IX veut faire de la France , la « fille aînée de l'Eglise » et de Paris  un haut lieu de la chrétienté. Le 26 avril 1248, Louis IX y inaugure la Sainte Chapelle  dans l'Ile de la Cité.

Le 4 décembre 1259 à Paris, il signe un traité de paix avec l' Angleterre mettant ainsi fin à la première "guerre de Cents Ans" entre les deux pays.

Pour conduire ses sujets au  salut , le roi de France interdit les jeux, la prostitution et punit cruellement le blasphème. Il prend des mesures discriminatoires contre les juifs :

  • en 1242, à la demande même de juifs convertis au christianisme, selon lesquels le talmud contient un certain nombre d'invectives contre Jésus-Christ et contre la Sainte Vierge, une controverse sur le sujet se tient à Paris, sous la présidence de Blanche de Castille. Eudes de Châteauroux, proviseur de la Sorbonne, et l'abbé Nicolas Donin (ancien rabbin) établissent que le reproche est fondé. Le roi fait alors brûler des exemplaires du Talmud à Paris.
  • en 1254, il bannit de France les juifs qui refusent de se convertir au catholicisme. Ce décret fut annulé quelques années plus tard en échange d'un versement d'argent au trésor royal.
  • en 1269, en application d'une recommandation du  IV eme concile de Latran de 1215, il impose aux juifs de porter des signes vestimentaires distinctifs. Pour les hommes, un rond d'étoffe jaune, la rouelle, sur la poitrine et un bonnet spécial pour les femmes. Ces signes permettent de les différencier du reste de la population et d'empêcher ainsi les mariages mixtes.

Cependant, Louis IX garde, en son for intérieur, l'espoir de les convertir et les protège donc de toute exaction.

 

 

Les croisades



En 1244, Louis IX tombe gravement malade (dysenterie) et fait le vœu de partir en croisade au cas où il guérirait. Rétabli, il prépare son départ vers les royaumes chrétiens d'Orient en difficulté qu'il veut soutenir.
L'organisation de la croisade dure 4 années qui verront la construction du port d'Aigues Mortes à l'initiative de Charles I er de Sicile  frère du roi et futur roi de Naples et de Sicile. La ville ne se remettra jamais du coût exorbitant des aménagements requis pour cette croisade et poursuivra Charles d'Anjou en justice.
Le 12 juin 1248, il se saisit de l'oriflamme capétienne en la Basilique de saint Denis et part accompagné de son épouse la reine Marguerite de Provence, du comte Robert d'Artois et de Charles d'Anjou, ses frères. Robert d'Artois trouva la mort à la bataille de Mansourah.




Septième croisade

La septième croisade part du port d'aigues Mortes et se dirige vers l'Egypte. Les croisés font escale à Chypre avant de se diriger vers Damiette en mai 1249 avec 1800 navires. La ville est prise le 8 juin.


L'armée des croisés se dirige ensuite vers Le Caire mais subit les attaques incessantes de l'émir Fakhr el Din. De février à avril 1250, les croisés font le siège de la citadelle de Mansourah. Le scorbut et la dysenterie déciment les soldats et forcent le roi à battre en retraite. Un sergent félon fait alors courir le bruit que le roi s'est rendu. La plupart des soldats et Louis IX sont faits prisonniers le 7 avril 1250.

Pendant sa captivité, le roi charge la reine Marguerite de Provence  de la conduite de la croisade. Un mois plus tard, en mai 1250, le roi et l'ensemble des prisonniers sont libérés contre une forte rançon payée par l'Ordre du temple.

Louis IX décide de prolonger son séjour dans ce qui reste des Etats latins d'Orient. Il renvoie Alphonse de Poitiers et Charles d'Anjou en France pour épauler Blanche de Castille restée seule pour gouverner le royaume. 

N'apprenant qu'au début du printemps 1253 la nouvelle de la mort en novembre 1252 de sa mère, la reine Blanche de Castille, Louis IX prend la décision de rentrer en France. Après avoir réglé plusieurs affaires en cours, les croisés rembarquent à Tyr le 24 avril 1254 pour le royaume de France. Lors de ce voyage, la personnalité du roi change et Louis IX devient peu à peu celui dont nous avons conservé le souvenir en tant que saint Louis.



Huitième croisade 

Louis IX espère convertir le sultan de Tunis au christianisme et le dresser contre le sultan d'Egypte. Les croisés s'emparent facilement de Carthage mais l'armée est victime de la peste. Louis IX en meurt le 25 août 1270 sous les remparts de Tunis. Son corps est étendu sur un lit de cendres en signe d'humilité et les bras en croix à l'image du Christ. Cette défaite marque la fin des croisades, qui doit survivre à une saignée sévère dans la lignée royale. Isabelle d'Aragon, épouse de Philippe III, meurt en Sicile sur le chemin du retour. Alphonse de Poitiers et son épouse Jeanne de Toulouse, meurent à 3 jours d'intervalle en Italie.

Une partie des restes du roi a été enterrée en Tunisie, où une tombe de Louis IX peut encore être visitée aujourd'hui. Une autre partie est placée dans une urne située dans la basilique de Monreale près de Palerme. Son corps est amené à la basilique de saint Denis mais il disparaît pendant les guerres de religion. Seul un doigt est sauvé et est conservé à Saint Denis. Enfin, des reliques conservées en Sicile furent amenées en Tunisie lors de la consécration de la cathédrale saint Louis de Carthage à la fin du XIX eme  siècle, et finalement, lors de l'indépendance de la Tunisie, ramenées en France et déposées à la Sainte Chapelle.

 

Louis IX fut canonisé en 1297  par le pape Boniface VIII sous le nom de saint Louis de France.

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