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les chroniques d'Istvan

Louis II de Bavière (4)

3 Mai 2008 , Rédigé par Istvan Publié dans #Histoire


Une existence solitaire


Déjà attiré par la solitude, Louis s’y adonnera pleinement après l’intégration de la Bavière à l’empire allemand en 1870. Le monde l’écoeurait et il avait envie plus que jamais de contrecarrer cette laideur en bâtissant des châteaux qui devaient être la réponse par l’Art au monde politicien.


 

Dès lors, Louis vivra comme il l’entend en gouvernant loin de Munich. C’est l’état qui devra venir à lui dans ses chères montagnes ! On ne lui pardonnera pas cette incartade aux règles du pouvoir : la légende du « roi fou » sera petit à petit propagée. Toutes ses particularités seront interprétées dans le mauvais sens, sa propension à vivre la nuit , son goût pour la beauté, ses dépenses, ses rapports avec ses domestiques, ses habitudes vestimentaires, langagières, son caractère, etc…


Tout au long de sa vie, le roi ne perdra jamais sa lucidité, en revanche, il fit trop confiance à des gens qui le trahiront quand le vent tournera.  On racontera tout ce qu’il est possible de raconter, et ces rumeurs persistent encore aujourd’hui. Les journaux intimes du roi, au nombre de neuf , devront apporter la preuve de son homosexualité, alors que rien ne permet d’en tirer la moindre certitude.

Louis condamne formellement l’amour charnel, et lorsqu’il parle par exemple de « l’amour et l’amitié » qu’il porte à Richard Hornig, il ne faut pas comprendre cet « amour » comme une relation coupable. Au contraire, il s’agit d’un degré supérieur de l’amitié, une sorte d’abandon spirituel total qu’exige le roi de la part de son ami.



Louis n’emploie pas les mêmes termes pour qualifier l’amour pur, autrement dit une amitié supérieure, et l’amour sensuel. En clair, terrorisé et mortifié par sa tendance à l’autoérotisme, Louis n’a jamais pu avoir la moindre prétention à une relation homosexuelle, ce que prouvent les journaux après une lecture attentive. Louis condamne l’amour sensuel quel qu’il soit, par conséquent, se poser la question de l’homosexualité du roi est une fausse question. Sa proximité envers les hommes n’est que le résultat de son éducation presque exclusivement masculine, et aussi probablement de troubles narcissiques issus de l’enfance et qui le poussent toujours vers des gens de son sexe, comme une sorte de miroir idéal à ce qu’il voudrait être. Louis n’a jamais non plus été « fou », ce n’était ni un paranoïaque, ni un schizophrène, mais un homme devenu dépressif, blessé dans ses convictions d’idéal, victime de sa propre sensibilité.


 


Le grand tort du roi est d’avoir voulu vivre comme il l’entendait, en méprisant les joutes politiques. Devenu gênant , on l’élimina purement et simplement.

(source)

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