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les chroniques d'Istvan

Le Temple de Stephen Spender

27 Mai 2008 , Rédigé par Istvan Publié dans #Livres


L
e temple dont il est question dans l'ouvrage de Stephen Spender, c'est celui que les Allemands des années 20 consacrent au corps et à la gymnastique.


C'est le récit d'un été au soleil en Allemagne, avant la grande crise. Stephen Spender était un poète et un écrivain anglais. Il était inséparable de Christopher Isherwood quand ils vivaient l'un et l'autre à Berlin.

Comme Isherwood, Spender va compléter son éducation sentimentale en Allemagne. Il aime les garçons et veut écrire librement. A cette époque, l'Angleterre puritaine interdisait l'homosexualité et poursuivait les livres licencieux. Spender débarque donc à Hambourg, pendant l'été 29. Il rejoindra plus tard Isherwood à Berlin.

Ce roman ressemble un peu à un journal. Décrire les expériences de cet été 29 est avant tout pour Spender le moyen de s'affranchir du poids de la censure qui régnait à Londres. Paul, son double, est un étudiant d'Oxford qui veut écrire.

Paul rêve d'une amitié comme d'un état partagé de la perfection. Mais son idéal souffre de sa culpabilité et de son impossibilité à communiquer une émotion et à accepter son corps. 

En fait, Paul regarde avec émerveillement cette nouvelle Allemagne obsédée par le bonheur physique, mais il reste anglais et s'épanouit surtout dans ses écrits intimes.

En fait, cette pureté atteinte grâce à l'activité corporelle, Paul va la trouver lors d'une randonnée avec un ami d'Ernst le long du Rhin. On se baigne dans le fleuve. On s'offre au soleil.

Paul retrouvera Londres ivre d'une lumière nouvelle. Son été allemand lui aura servi de révélateur. Il aurait aimé continuer à descendre le Rhin pour l'éternité et ne jamais quitter l'Allemagne.

Ce voyage initiatique n'est pas terminé. Il fallait mettre Paul en présence de la réalité historique.

On entend les coups de feu des bandes nationalistes qui s'entraînent dans des camps. Les rancœurs de la défaite de 1918 sont très vives. La propagande bolchevique très présente. Heinrich se proclame communiste.

Quand Paul revient, trois ans après, en novembre 1932, c'est un froid politique qui a recouvert la sensualité de l'Allemagne nouvelle.  Dans la rue, Paul assiste à des heurts sanglants entre chemises brunes et rouges.
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