Christian Dior
- Enfance :
Né en 1905 à Granville (Manche) au cœur d’une famille d’industriels avisés inventeurs de la très connue marque de lessive « Saint-Marc »,
Christian Dior grandit dans une ambiance très Belle-Époque. Apparemment, il est tout de suite attiré par la musique, le dessin et la confection de déguisements.
Au lendemain de la Première Guerre mondiale, il rejoint Paris où il se lie d’amitié avec quelques artistes des Années Folles, et notamment avec le poète Max Jacob et Jean Cocteau. Sa mère veut qu'il suive une carrière diplomatique, et Christian Dior s'inscrit à l'Ecole des Sciences Politiques qu'il quitte en 1926 sans le moindre diplôme.
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Débuts professionnels :
Il ouvre alors une galerie d'art dans laquelle il expose des toiles de Picasso, Matisse, ou encore Dali. Mais la crise desannées 1930 met fin à cette
aventure. La villa de Granville, aujourd’hui transformée en musée, est vendue à la municipalité. Et il doit abandonner sa galerie d’art.
Durant 10 années de traversée du désert, Christian Dior vit de la générosité de ses amis et de la vente de quelques tableaux. Il vend ses premiers
croquis de chapeaux et de robes après son retour du service militaire, en 1935, puis est embauché comme illustrateur par le Figaro Illustré.
Mais soutenu par quelques amis artistes, il crée, comme lors de son enfance, des costumes pour le cinéma et le théatre, et ce avec beaucoup de goût et de
talent. Il fait également le siège des grandes maisons de l'époque, et parvient à vendre certains de ses croquis à Nina Ricci, Balenciaga.
En 1938, il est engagé par le suisse Robert Piquet en tant que modéliste et signe d’entrée trois collections. Le tailleur en pied-de-poule noir et
blanc est son premier best-seller. On commence à parler de lui lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate.
- Débuts dans la haute couture :
Il ne revient à Paris qu'en 1941, et entre chez Lucien Lelong, une des plus grandes maisons de couture parisienne.
Quatre ans plus tard, il fait la connaissance de Marcel Boussac, le roi du coton, qui croit immédiatement en son talent. Boussac investit 60 millions de francs et lui accorde tout : une maison à son nom, au 30, avenue Montaigne. Il se lance ainsi dans la mode et de la Huate Couture. Marcel Boussac, prince du tissu, avait bien choisi son poulain : de trois mètres pour faire une robe auparavant, il en faut tout à coup 20 pour faire une robe Christian Dior.
En février 1947, Christian Dior enflamme littéralement la mode d’après-guerre avec son premier défilé, fruit d'un intense travail de collaboration avec son
équipe, dont Pierre Cardin est le premier tailleur. C’est la naissance d’une nouvelle femme, d’une conception radicalement avant-gardiste : taille cintrée cintrée, poitrine haute et ronde,
épaules étroites, jambes découvertes jusqu’à 30 cm au-dessus du sol.
Sur les conseils d’un ami d’enfance, il lance, en même temps que sa maison de couture et sa première collection, une société de parfum. La première fragrance s'appelle Miss Dior. Pour lui, le parfum « est le complément indispensable de la personnalité féminine, c’est la touche finale d'une robe. »
En onze ans, son activité s'étend dans quinze pays et assure l’emploi de plus de deux mille personnes.
En octobre 1957, il est foudroyé en Italie, où il séjournait quelques jours pour se remettre en forme. D’aucuns diront qu’il « a été rappelé par Dieu pour rhabiller les anges. »
La continuité
Il avait cependant tout prévu : au jeune Yves Saint Laurent de reprendre la maison parisienne et à Marc
Bohan celles de Londres et New York. La première collection de YSL, entré en 1955 au service de Christian Dior, est un véritable
triomphe. Mais il quitte la maison en 1960, et c’est Marc Bohan qui reprend l'entière responsabilité de la direction artistique. Jusqu'en 1989, il
veillera au respect scrupuleux des traditions d’élégance du maîtr Gianfranco Ferré qui lui succède, ne les trahira pas non
plus, avec un sens égal de l’architecture et de la flamboyance.
Tout va s'accélérer véritablement peu avant les années 1990, au moment où la société passe sous le contrôle de Bernard Arnault. En 1989 sont
réunifiés les parfums et la couture, séparés depuis 1968.
C’est lui également qui fait appel en 1996 au couturier, John Galliano, pour redonner à Dior du punch et de la visibilité. Dandy provocateur et imprévisible, Galliano rend ses défilés pour Dior
incontournables et électriques. Il fait de l'accessoire une composante fondamentale, et voue un culte au maître. Il n'est pas rare de l'entendre parler de la présence intemporelle
de Christian Dior dans l’esprit de ses collections.
La force actuelle de Dior, c’est incontestablement la création et la diversité de ses créateurs. Les
recettes qui ont fait le succès et qui font actuellement le succès de la maison Christian Dior sont très caractéristiques du milieu du luxe : créativité à outrance, qualité, passion,
innovation, culture, notion du rêve et sensibilité artistique. Cette alchimie du produit, alliée à une bonne gestion financière, permet à cette maison de haute couture de demeurer
pérenne.